Tempête Emilia au Maroc : un bilan humain lourd et des exportations agricoles perturbées
Depuis la mi-décembre, le royaume chérifien est secoué par la tempête Emilia, qui a causé plusieurs victimes et provoqué des dégâts considérables aux infrastructures et à l'agriculture. Les exportations de produits agricoles vers l'Europe, vitales pour l'économie marocaine, subissent d'importants retards.
Les régions du sud et du centre du Maroc sont les plus touchées par ces intempéries exceptionnelles. Des pluies torrentielles se sont abattues sur des zones habituellement arides, provoquant des crues soudaines d'oueds et des glissements de terrain. Comme lors des précédentes inondations qui avaient frappé le pays, les infrastructures routières ont été particulièrement affectées.
Le bilan humain, encore provisoire, fait état de plusieurs décès et de nombreux blessés. Les autorités ont déployé d'importants moyens de secours, notamment dans les zones montagneuses de l'Atlas où des villages se sont retrouvés isolés. L'armée et la protection civile participent aux opérations d'évacuation et d'acheminement de l'aide d'urgence.
Les exportations agricoles vers l'Europe en difficulté
Au-delà du drame humain, la tempête Emilia perturbe gravement les chaînes logistiques agricoles. Le Maroc, premier exportateur africain de fruits et légumes vers l'Union européenne, voit ses livraisons retardées de plusieurs jours. Les tomates, agrumes et légumes primeurs, dont les récoltes battent leur plein en cette période, peinent à rejoindre les marchés européens.
Les dégâts aux cultures sont également significatifs. Plusieurs milliers d'hectares de serres et de plantations en plein champ ont été endommagés par les vents violents et les précipitations excessives. Les professionnels du secteur redoutent des pertes se chiffrant en centaines de millions de dirhams, à quelques jours des fêtes de fin d'année, période de forte demande sur les marchés européens.
Les ports d'Agadir et de Casablanca, principaux points de départ des exportations agricoles, fonctionnent au ralenti en raison des conditions météorologiques dégradées. Les transporteurs routiers sont également confrontés à des routes coupées ou dangereuses, allongeant considérablement les temps de trajet vers les terminaux portuaires.
Cette situation rappelle la vulnérabilité du secteur agricole marocain face aux aléas climatiques, alors que le pays s'efforce de moderniser ses infrastructures logistiques. Les autorités ont promis des aides aux agriculteurs sinistrés et une évaluation rapide des dégâts pour enclencher les procédures d'indemnisation.