des employés rescapés sortis de l'enfer imposé par les terroristes islamistes... (DR)

In Aménas: le témoignage de Chérif, agent de sécurité sur le site gazier

Agent de sécurité sur le site gazier de Tiguentourine à In Amenas, Cherif, un rescapé de 35 ans, a raconté son cauchemar aux journalistes de l'agence Xinhua présents sur place, lors de l'assaut final.

Cherif a été surpris par le raid des ravisseurs à une heure de sa relève au poste de travail qu'il occupait, vers 5 heure du matin (6h GMT).

"Des hommes armés et à bord de véhicules 4X4 nous ont surpris en tirant sur nous alors que nous étions sur notre lieu de travail. J'ai alors couru de toute vitesse pour me réfugier avec mon collègue sous un bus qui se trouvait à proximité", raconte-t-il.

"Ce n'est qu'une fois à l'abri que j'ai senti quelque chose qui me faisait mal au niveau du pied (...), c'est alors que j'ai compris que j'étais atteint d'une balle", explique-t-il, ajoutant que des tirs continuaient alors à fuser de partout.

"Je suis resté dans la même cachette jusqu'à 10h30 vendredi, moment où mon collègue et moi avons constaté une accalmie", précise Chérif.

Les deux rescapés ont alors décidé de sortir de leur cache pour se diriger vers la porte de sortie à l'aide d'une bicyclette, conduite par celui qui était encore valide.

"Une fois au niveau de la loge, nous avons trouvé deux terroristes à l'intérieur. Ils nous ont demandé si nous savions actionner un appareil de la station qui était à l'arrêt (...). Nous leur avons expliqué que cela nous dépassait et ils nous ont finalement laissés partir", ajoute Chérif, indiquant que l'un des deux terroristes avait l'accent égyptien et l'autre probablement yémenite.

En sortant, "nous avons été recueillis par des gendarmes. Un médecin m'a aussitôt pris en charge en nettoyant ma plaie, et j'ai été ensuite évacué vers l'hôpital", poursuit-il.

Interrogé au sujet des morts et des blessés, Chérif répond que des corps se trouvaient sur leur passage à l'intérieur de la base, "mais vous comprenez que je ne pouvais pas les compter", explique-t-il.

L'opération engagée par l'armée algérienne depuis trois jours pour sauver les otages détenus par un groupe armé lié à Al-Qaïda dans le complexe de gaz de Tiguentourine (Illizi, sud-est), a pris
fin samedi. Au moins 573 Algériens et une centaine de ressortissants étrangers ont été libérés durant l'opération, selon un bilan provisoire.