Fukushima : pluie et vent permettent une dilution de la concentration radioactive

La direction du vent et les fortes pluies dans la préfecture japonaise de Fukushima contribueront à diluer la concentration radioactive dans l'air, réduisant ainsi le risque d'une dérive de retombées radioactives vers des zones densément peuplées comme la Chine, ont estimé mercredi des experts nucléaires à Vienne.

Le Japon est confronté à une grave crise nucléaire issue d'une série d'explosions et d'incendies survenus dans quatre des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon), consécutives à une défaillance du système de refroidissement, endommagé par le séisme de magnitude 9,0 ayant frappé le pays le 11 mars.

Bien que cette crise nucléaire n'arrive toujours pas à être réglée, les inquiétudes quant à une exposition aux radiations ne sont pas nécessaires, a déclaré Robert Werzi, un spécialiste auprès de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE).

"La radiation est partout, dans la vie de tout le monde [...] Les statistiques montrent que chaque personne sur la planète reçoit une dose annuelle d'environ 2400 microsieverts par an", que ce soit en provenance du rayonnement cosmique ou de la Terre elle-même, a fait savoir M. Werzi dans une interview accordée à Xinhua.

M. Werzi a fait état de plusieurs facteurs affectant la transmission des particules radioactives, tels que la direction du vent, les précipitations et la vitesse.

"Comme toutes les particules, les particules radioactives seront effacées s'il pleut ou s'il y a des chutes de neige. Comme ce qu'il arrive à toutes les particules dans l'atmosphère, les particules radioactives se mouvent toujours avec le vent", a expliqué cet expert.

Pour sa part, Mika Nikkinen, chef de l'Unité des méthodes scientifiques de l'OTICE, a cité les conditions météorologiques de la région pour faire un point sur la transmission de particules radioactives.

Après la déclaration de la crsie nucléaire, les vents dominants dans cette région sinistrée ont soufflé vers l'est, ce qui signifie que l'air se déplace vers le Pacifique.

"Les matières radioactives existent dans l'air, sous forme de particules ou de gaz. A travers d'un long voyage, elles connaîtront aussi une dispersion très forte, ce qui signifie que la concentration [radioactive]dans l'air s'abaisse", a-t-il expliqué.

Il a affirmé que grâce aux chutes de neige et aux précipitations de ces derniers jours dans la préfecture de Fukushima, les matières radioactives dans l'air seraient très vite effacées.

Quant à l'impact des matières radioactives sur la Chine, M. Nikkinen a estimé qu'il serait mineur.

"La distance la plus courte entre la Chine et le Japon est d'environ 1 600 kilomètres. Et les vents dominants en cours ne soufflent pas vers cette direction (Chine). Cela signifie que tout ce qui est dans l'air sera dilué de manière significative", a-t-il déclaré.

L'OTICE, dont le siège se trouve à Vienne, a pour vocation de faire appliquer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et de surveiller les séismes, les tsunamis et la fuite radioactive de centrales nucléaires accidentées.