Vingt ans après Oslo, l’espoir ténu d’un État palestinien
Par N.TPublié le
Le gouvernement israélien surfe sur le terrain de la peur de ses citoyens confrontés à l’exaspération de la génération d’Oslo (1) dont émanent ces jeunes Palestiniens auteurs d’agression au couteau dans Jérusalem-Est.
Outre l’état d’alerte, Netanyahou multiplie les mesures répressives, attisant chaque jour un peu plus le feu de la colère dans les territoires occupés. Quelque 300 soldats ont été déployés dans Jérusalem depuis le 18 octobre et ils sont omniprésents dans les transports en commun. La police israélienne installe des blocs de béton autour des quartiers arabes de la Ville sainte, les habitants y sont enfermés et les passages vers le reste de la cité sont sévèrement filtrés. L’armée israélienne a abattu au moins quarante et un Palestiniens depuis le 1er octobre, en réponse aux attaques au couteau qui ont fait huit morts parmi les Israéliens.
Tout autant que le Hamas à Gaza, l’Autorité palestinienne semble complètement dépassée par la colère de sa jeunesse. Les réactions internationales sont plutôt timides. Le secrétaire d’État américain John Kerry appelle à la « retenue » et annonce des rencontres avec Netanyahou et Abbas. La France, qui aurait souhaité une présence internationale sur l’esplanade des Mosquées, s’est aussitôt attirée les foudres de Tel-Aviv. Et pour cause, Netanyahou trouve désormais les meilleures conditions au durcissement de sa politique d’occupation. Les territoires palestiniens ne se déclinent plus qu’en pointillé, la création d’un État palestinien est à peine imaginable.
Vingt ans après les accords d’Oslo, qui étaient supposés poser les conditions de la paix, est-ce la fin d’un cycle marqué par le triomphe de la politique israélienne de la terre brûlée ? « Les deux peuples sont dans l’impasse. Netanyahou porte une lourde responsabilité et on ne peut rien attendre des travaillistes, qui ont la même politique », reconnaît Aïda Touma Slimane, députée arabe israélienne, présidente de la commission Égalité et Droits des femmes à la Knesset. Seul fil d’espoir ténu à ses yeux : « Une implication sur le terrain des organisations internationales pour protéger les Palestiniens du crime colonial. » Un chemin pour le moins escarpé sur le terrain diplomatique.
(1) Accords intérimaires sur l’autonomie des territoires occupés signés le 13 septembre 1993 à la Maison-Blanche par Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les accords ont été négociés secrètement par Mahmoud Abbas, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et Shimon Peres, alors ministre des Affaires étrangères israélien, dans la capitale norvégienne, Oslo, en marge des négociations plurilatérales sur la paix au Proche-Orient engagées en 1991 à l’initiative des États-Unis.