Photo : Marie-Arlette Carlotti a officialisé sa candidature à la mairie de Marseille... (DR)

Marie-Arlette Carlotti est candidate à la mairie de Marseille

 

C'était un secret de Polichinelle. Il a été levé hier soir par la principale intéressée : Marie-Arlette Carlotti est candidate à la mairie de Marseille.

C'est dans une longue interview, parue hier soir sur l'édition en ligne du quotidien Métro, que la ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion a officialisé sa candidature. Cette annonce intervient au lendemain de la décision, par le Bureau National, de mettre sous tutelle la fédération du PS des Bouches-du-Rhône. 

Mme Carlotti s'était montrée très discrète quant à cette décision, et lors de l'entretien à Métro, elle évacue rapidement la question : si elle concède que sa « famille politique ne donne pas une bonne image », et admet que la mesure peut être un « électrochoc » , elle précise aussi : « je ne veux plus me prononcer sur la fédération du PS. Aujourd'hui, ce qui m'intéresse, c'est de porter un projet pour les Marseillais. » 

 

L'espoir d'un rassemblement

 

Cette ambition était prévisible, d'autant plus depuis que Mme Carlotti s'était engagée, en janvier, auprès de l'association "Marseille et moi", qui sonnait comme une véritable rampe de lancement pour sa candidature.

La sortie de son livre "Marseille ma capitale", prévue pour aujourd'hui, était un autre signe annonciateur. C'est d'ailleurs dans cet ouvrage que Mme Carlotti développe et explicite les raisons et les motivations de sa candidature.

Désormais, les choses sont officielles, et Mme Carlotti, portée par son réseau de partisans, et par sa notoriété de ministre, espère créer autour d'elle un élan de rassemblement. Ce qui lui permettrait, comme elle en émet clairement le souhait, d'échapper au processus des primaires, prévu pour désigner le candidat. Ceci explique aussi son peu d'empressement à commenter la mise sous tutelle de la fédération.

La mise sous tutelle a, en effet, pour mission principale d'organiser ces fameuses primaires. Mais même avec les garanties que prétend offrir la direction collégiale, qui administrera désormais le PS local, Mme Carlotti redoute ce processus de désignation. C'est pourtant bien pour s'épargner d'un scénario à la sauce "Congrès de Reims" que la mise sous tutelle a été prononcée. Cela ne suffit pas à rassurer Mme Carlotti. 

« Je ne crains pas le vote des Marseillais, au contraire, dit-elle. Mais je ne veux pas de primaires qui soient un pugilat, une machine à perdre. C'est en amont qu'il peut y avoir des problèmes : comment les listes électorales vont être faites ? Qui va tenir les bureaux de vote ? Est-ce que le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, tirera les ficelles ? Il a lui-même dit en avoir les moyens. Je connais bien mon parti. Ses qualités, mais aussi ses dérives. »

Tous les intéressés apprécieront... Il est vrai que dans les rangs du PS, nombreux sont les volontaires pour s'asseoir dans le fauteuil de Jean-Claude Gaudin. Les appétits sont aiguisés, et la bataille, primaires ou pas primaires, sera à coup sûr animée.

 

Concurrence et influence

 

Sur la liste des prétendants, en plus de la dernière inscrite, se trouvent déjà, Eugène Caselli, Samia Ghali, Patrick Mennucci, mais aussi Henri Jibrayel et Hacen Boukhelifa. Sans compter ceux qui pourraient encore être traversés par l'idée de se lancer dans l'aventure.

Ce ne sera certainement pas le cas de Jean-Noël Guérini, mais le président du Conseil général pourrait tenir effectivement le rôle du marionnettiste, comme le redoute Mme Carlotti.

Malgré ses déboires judiciaires, l'ancien premier secrétaire fédéral, conserve de l'influence et il ne cesse de le faire savoir. Fin février, dans une interview donnée au Journal du Dimanche, il rappelait que, parmi ceux qui sont désormais les quatre candidats principaux à l'investiture, MM. Caselli et Mennucci et Mmes Ghali et Carlotti, « aucun ne serait en lice si je n'avais pas favorisé sa carrière. »

Jouant un peu sur le registre de « retenez-moi ou je fais un malheur », il ajoutait alors, « si je parlais certains ne seraient plus ministres... » Des propos d'intimidation, qui laissent le champ libre à toutes les interprétations, et à tous les rebondissements possibles.

Maintenant que tout le monde est sur la ligne de départ, place à la course. Ça promet...