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(Analyse) Ces proches de Donald Trump, parrains de l’extrême droite européenne

Ils ont à l’évidence la mainmise sur l'extrême droite européenne et entendent bien faire imploser l’UE… le milliardaire américain Elon Musk et le président américain Donald Trump sont à la manœuvre sur tous les fronts de l’actualité pour renforcer des relations bilatérales avec les pays du vieux continent : la guerre en Ukraine, la dérèglementation économique, l’immigration… des secousses en perspective sur l'échiquier politique mondial. 

Musk, célèbre pour ses entreprises telles que Tesla et SpaceX, s'est illustré par son soutien affiché au parti d'extrême droite allemand, Alternative für Deutschland (AfD), pour les élections législatives anticipées. Selon lui, seul ce parti, dont il appelle les électeurs à se débarrasser du sentiment de culpabilité lié à l’histoire du pays, peut sauver l'Allemagne. « Les enfants ne devraient pas se sentir coupables des péchés de leurs parents, de leurs arrière-grands-parents », a martelé le milliardaire lors d’un meeting en janvier.

Les descendants des nazis n’ont donc pas à s’embarrasser de ce fardeau, estime-t-il. Libre à eux de construire un projet politique qui recycle, sans complexe, cette idéologie. Musk se sent proche de son volet économique, des promesses de l’AFD sur la baisse des impôts, la dérèglementation, le contrôle draconien de l’immigration. Et n’est-ce pas là les piliers de la politique de son ami Trump ?

Un ami qu’il imite d’ailleurs à perfection dans sa communication. Tout comme lui, il prend soin de taper fort, à coups de provocations, de désinformation, voire d’insultes. Tout comme Trump, la violence est toujours sous-jacente dans ses discours, dans la pure tradition de l’extrême droite. « Imbécile incompétent ! » avait-il asséné au chancelier Olaf Scholz lors d’un attentat sur le marché de Noël. Musk peut en outre profiter de son réseau social X pour amplifier ses débordements. 

« Changer l’orientation de toute l’Europe »

Emmanuel Macron pointe, dans ce contexte, un soutien à une « une internationale réactionnaire ». Mais ce murmure ne fait évidemment pas le poids devant l’attrait que suscite ces discours et positions auprès d’autres dirigeants européens. Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, par exemple, se retrouve pleinement dans cette croisade contre les normes européennes et une « élite mondiale », selon l’expression du milliardaire Musk, régulatrice, jugée trop bureaucratique.

Les baisses notables des ventes de l’usine Tesla en Allemagne et dans d’autres pays européens ainsi que la stagnation financière du réseau X sont-elles les conséquences de la posture politique de Musk ? Ce dernier peut-il poursuivre ce qu’il faut bien désigner comme une stratégie de démolition de l’UE ? Tout dépendra des évolutions politiques dans chacun des pays. Ancien conseiller de Trump lors de son premier mandat à la Maison Blanche, entre 2017 et 2021, et idéologue de l’extrême droite américaine, Steve Bannon parle de « conquérir les États européens un à un au fur et à mesure qu'ils se rendront aux urnes ». C’est ainsi que le courant hyper conservateur américain compte changer « toute l’orientation de l’Europe ».

L'extrême droite européenne, quant à elle, ne perd pas son temps. Elle travaille à se faire l’écho de cette offensive idéologique, à mesure qu’elle gagne en visibilité. Le parti Vox en Espagne, le Rassemblement national (RN) en France, la formation de Viktor Orbán en Hongrie, l’AFD aux portes du pouvoir en Allemagne… Tout ce beau monde tisse et entretient des liens avec Trump et son aréopage de milliardaires. L’objectif est de consolider partout en Europe un libéralisme sans limites à l’ombre de régimes totalitaires. L’Union européenne semble bien impuissante face à cette implosion programmée. Les parrains américains des fachos européens ont pour l’instant le vent en poupe.