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CAN 2025 au Maroc : quand le football devient le miroir du Maghreb

La Coupe d’Afrique des Nations s’ouvre aujourd’hui au Maroc, dans une atmosphère électrique mêlant ferveur, diplomatie et rivalités anciennes. Au-delà du ballon rond, cette édition symbolise une Méditerranée africaine qui cherche à s’unir malgré les fractures politiques.

Dans les rues de Casablanca, Marrakech ou Fès, les drapeaux flottent à chaque balcon. L’Afrique du Nord se prépare à vibrer au rythme de la CAN 2025, de retour sur le sol marocain après près de quatre décennies. Dans les cafés, on refait déjà le match : l’Algérie de Mahrez contre le Maroc de Ziyech, la Tunisie ambitieuse, la Libye en outsider. Mais derrière l’enthousiasme populaire se cache une autre réalité : le tournoi est aussi une vitrine politique.

« Le Maroc veut montrer qu’il est capable d’organiser un événement continental digne des plus grandes nations », confie un journaliste sportif de Rabat. En modernisant ses stades, en investissant dans les infrastructures et en soignant son image, le royaume espère renforcer son influence sur la scène africaine — un soft power qui dépasse le sport. L’accueil de la CAN s’inscrit dans une stratégie d’ouverture, au moment où le pays aspire à devenir un pont entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne.

De l’autre côté, l’Algérie observe avec une certaine distance, tout en misant sur le prestige de ses joueurs pour redorer le blason national. « C’est une chance pour toute la région », a récemment déclaré le milieu algérien Farès Chaïbi, « parce que le football peut rassembler là où la politique divise. » Une phrase qui résume parfaitement la tension fraternelle entre ces pays : compétition sur le terrain, rivalités diplomatiques en coulisses.

Entre passion populaire et symboles géopolitiques

Cette CAN 2025 se déroule dans un contexte où le sport est devenu un levier d’image et d’unité. Pour le Maroc, il s’agit de consolider sa position après avoir décroché la co-organisation du Mondial 2030. Pour la Tunisie et l’Algérie, l’enjeu est double : renouer avec leurs publics et prouver que le football maghrébin demeure une école de talent, de technique et d’orgueil.

Mais la compétition a aussi une portée sociale. Dans les quartiers populaires de Casablanca ou d’Alger, des milliers de jeunes voient dans le football une voie d’émancipation. « C’est la seule chose qui nous fait rêver ensemble », glisse Yassine, 22 ans, vendeur ambulant à Fès. Dans son regard, l’idée que la CAN dépasse le simple cadre sportif : elle incarne un espoir collectif, celui d’une jeunesse maghrébine qui, malgré les frontières, partage une même passion.

La fête ne masque pas pour autant les défis : sécurité, inflation, tensions diplomatiques, et la nécessité d’unir autour d’un projet commun. Pourtant, les supporters, eux, n’ont qu’une seule idée en tête : chanter, vibrer, célébrer. Dans les gradins, les drapeaux se confondent, les hymnes se croisent, et pour quelques semaines, la Méditerranée retrouve son visage le plus sincère : celui d’un peuple qui veut croire encore à la beauté du jeu.

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