France : controverse sur les consignes de vote au 2ème tour des cantonales face au Front national
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La forte présence du Front national (FN) pour le second tour des élections cantonales qui aura lieu le dimanche 27, suscite des divergences autour des consignes de vote dans le camp de la majorité présidentielle, commente mardi la presse française.
Intervenant le dimanche 20 mars au soir du premier tour des cantonales, le secrétaire général de l'UMP (Union pour la majorité présidentielle), Jean François Copé, avait rejeté toute alliance avec le Front national au second tour.
Il avait également exclu la constitution de "fronts républicains" avec la gauche, laissant toutefois "le libre choix aux électeurs en cas de duel FN/Gauche".Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait confirmé cette ligne de "ni vote FN ni PS" lundi matin devant l'état-major de l'UMP.
Appeler à voter à gauche face au FN "reviendrait à envoyer un signal de connivence entre l'UMP et le PS, et donc à alimenter la campagne anti 'UMPS' développée par le FN", a dit le chef de l'État.
"Nous n'avons rien à voir avec le PS", a-t-il rappelé, estimant qu'il ne faut "surtout pas donner l'impression que l'on tire un trait sur un électorat tenté par le FN", alors même que "le centre de gravité politique du pays s'est déplacé vers la droite".
De son côté, le Premier ministre, François Fillon, a appelé lundi les électeurs de la majorité à voter "contre le Front national".
"Là où il y a un duel entre le PS et le FN, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et rappeler que nos valeurs ne sont pas celles du Front national", a-t-il affirmé devant le bureau politique de l'UMP.
Valérie Pécresse, ministre UMP de l'Enseignement supérieur, a déclaré pour sa part que "personnellement", elle voterait pour le candidat de gauche en cas de duel au second tour face au FN. De même Gérard Larcher, président du Sénat.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, a affirmé qu'elle appellerait "clairement" à voter socialiste en cas de duel PS-FN au second tour des cantonales.
La presse française commente aujourd'hui abondamment ces divergences.
"La ligne de l'UMP face au FN crée des remous à droite", titre le journal Le Figaro. "Front Républicain : Fillon contredit Sarkozy", annonce de son côté Le Monde.
"En renvoyant dos à dos le FN et le PS, en excluant de donner des consignes, l'UMP préfère cultiver l'ambiguïté et récolte déjà la cacophonie, voire la division", commente le quotidien Libération.
Le Parti socialiste a obtenu 24, 87% au premier tour des cantonal, le Front national 15,76% et l'UMP 14,23%.
Le Front national sera seul face au Parti socialiste dans 206 cas dimanche prochain. D'où l'importance accordée par la presse à cette controverse autour des consignes de vote données par la droite aux électeurs.
La conduite à tenir face au Front national avec la perspective d'une présence de Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles de 2012, préoccupe sérieusement la classe politique française.
(Source Xinhua)