Première journée sans bombes à Gaza, Israël et le Hamas revendiquent chacun la "victoire"
Par N.TPublié le
La trêve entrée en vigueur mercredi 21 novembre entre Israël et les groupes armés palestiniens serait toujours respectée selon des sources concordantes. Les bombardements ont pris fin à Gaza et les habitants retrouvent une liberté de mouvement. Plus d'une centaine de palestiniens ont été tués, dont de nombreux enfants.
Le Hamas estime qu'il est sorti victorieux de cette épreuve, malgré le prix élevé payé par son peuple et les coups portés à son armement et ses infrastructures. Selon ses dirigeants la conclusion d'une trêve avec l'Etat Hébreu donne une légitimité internationale au mouvement. Son leader, Khaled Meshaal, a affirmé au Caire qu’Israël avait connu un échec retentissant.
“Le Hamas était boycotté par la communauté internationale, par le monde arabe et maintenant des chefs d’Etat se rendent dans la bande de Gaza pour la première fois. Le Hamas est actuellement le héros du monde arabe.” a commenté l‘écrivain israélien Uri Avnery, fondateur du mouvement pacifiste Gush Shalom, cité par Euronews .
Israël n'en estime pas moins de son côté que l’opération “Pilier de Défense” a atteint ses buts, notamment à travers l‘élimination d’Ahmed Al-Jaabari, le chef militaire du Hamas.
Selon le ministre de la défense Ehud Barack, la plus grande victoire d’Israël a été le bouclier “Dôme de Fer” qui a permis d’intercepter 84% des missiles.
“C’est sans aucun doute le mouvement Hamas qui est le gagnant en revenant aujourd’hui sur le devant de la scène, plus fort qu’avant aussi bien sur le plan militaire que diplomatique. Il s’est imposé dès le début comme un partenaire important dans les négociations.
On peut également dire que le gouvernement égyptien, ainsi que Mohamed Morsi en dépit de multiples difficultés internes a réussi à dire au monde qu’il reste un acteur incontournable du conflit arabo-israélien. Je ne crois pas que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu soit sorti gagnant dans cette affaire. Il n’a pas réussi à imposer ses objectifs.
Mais le plus grand perdant reste Mahmoud Abbas. Il est apparu marginalisé, plus exclu que jamais, et très loin des trois parties de ce conflit, à savoir Israël, le Hamas et les autorités egyptiennes," analyse Hasni Abidi, politologue, directeur du Centre d‘études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, interrogé par euronews.