Algérie : les arrestations se multiplient à l'approche des élections
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La campagne présidentielle tourne au vinaigre en Algérie. De nombreuses arrestations ont eu lieu suite aux mouvements de protestation qui se sont multipliés ces derniers jours. En plus des marches qui ont habituellement lieu le mardi et le vendredi depuis plusieurs mois, des manifestations nocturnes se sont tenues notamment hier soir. Les appels ont été lancé sur les réseaux sociaux, et les citoyens se sont mobilisés depuis les quartiers populaires de la capitale pour converger vers la Grande Poste d'Alger, point de ralliement habituel du Hirak.
Au moins 20 personnes ont été interpellées selon le Comité national pour la libération de détenus.
Le général Ahmed Gaid Salah continue à faire la sourde oreille et se félicite même de “l'élan populaire suscité par le scrutin présidentiel” ( discours du mardi 19 novembre ).
Les 5 candidats continue,eux, à battre campagne et à tenir leurs meetings dans des salles quasi vides. Leur sortie sur le terrain sont rendues quasiment impossibles à cause des mouvements de protestation qu'ils déclenchent.
Tentative d'intimidation du pouvoir pour décourager les manifestants
Les entraves aux rassemblements électoraux des candidats ont entraîné de nombreuses comparutions immédiates devant les tribunaux et des condamnations à la prison ferme ont été prononcées.
Mercredi dernier un protestataire a été condamné à 2 années de prison ferme par le tribunal D’Al Wadi, au sud-est de l'Algérie, suite aux protestations contre le rassemblement du candidat à la présidentielle Ali Benflis.
Dans la nuit de mercredi à jeudi plus de 150 personnes ont été arrêtées Alger et dans plusieurs autres villes. Une trentaine de personnes sont toujours en attente de comparaître devant le procureur.
Depuis le début du Hirak en février dernier, c'est la première fois que des manifestants sont aussi lourdement condamnés pour avoir protesté contre le pouvoir en place.
La liste des détentions arbitraires visant des personnes actives dans le cadre des manifestations pacifiques qui ébranlent le pays s’allonge ainsi inexorablement à mesure que la date de l’élection présidentielle du 12 décembre approche. Les personnes qui montrent leur rejet de ce qu’elles considèrent comme une «mascarade électorale» sont ainsi lourdement condamnées, sans doute pour refroidir les ardeurs des hirakistes.