Assurance chômage, un nouvelle accord entre partenaires sociaux

Assurance chômage : négociations marathon pour un accord au forceps

Après une semaine d'intenses négociations, les partenaires sociaux ont bien cru que la nuit de vendredi à samedi n'en finirait jamais ! Après les négociations marathon, un accord a finalement vu le jour ; en voici les grandes lignes.

 

Des « droits rechargeables » : 
 

Un chômeur qui a droit à, par exemple, 20 mois d’allocations chômage, et reste 5 mois sans emploi, les 15 mois d’allocation non utilisés peuvent être conservés et cumulés avec de nouveaux droits pendant sa nouvelle activité. Un dispositif intéressant pour les personnes qui cumulent des contrats courts. 150 heures de travail suffisent à ouvrir de nouveaux droits.
 

Rallongement du délai d’attente pour percevoir les allocations chômage
 

En échange de ces droits, certains chômeurs seront mis à contribution, comme ceux qui touchent un gros chèque de départ. Le délai d’attente pour toucher leurs allocations sera désormais rallongé. Avant la ratification de l’accord, ils attendaient 75 jours pour toucher leurs premières allocations. Ils devront maintenant patienter 80 jours, soit six mois. Une période difficile à vivre pour certains qui doivent rembourser des emprunts, et faire face à des charges.
 

Les séniors mis à contribution
 

Les séniors sont aussi ciblés. Ainsi les salariés de plus de 65 ans qui, pour la plupart sont des retraités désirant arrondir leur fin de mois, cotiseront désormais à l’assurance chômage. Une mesure pouvant être perçue comme injuste étant donné qu’avec un statut de retraité, le chômage ne les concerne pas. 
 

Simplification du système d'"activité réduite"  et durcissement du régime des intermittents
 

Les chômeurs cumulant un salaire et allocation chômage pourront le faire au-delà de 15 mois. Ils ne devront désormais plus rembourser de « trop perçu ». Une mesure qui était jugée trop complexe et qui fut à l’origine d’un drame, lors de l’immolation d’un chômeur en 2012 à Nantes qui n’arrivait pas à rembourser ce fameux « trop perçu ». 
 
Enfin, les intermittents de spectacles gardent leur statut mais devront payer plus pour conserver leur droit, et ne pourront pas dépasser 5.475 euros bruts par mois de salaire et allocations cumulés. 
 
Toutes ces mesures pourraient permettre à l’Etat d’économiser quatre cent million d’euros par an, ce qui n’empêchera pas le déficit de l’assurance chômage d’approcher les quatre milliards d’euros cette année.