Algérie: le patron de l’opérateur téléphonique Ooredoo se livre au chantage à la pub dans la presse
Par N.TPublié le
Joseph Ged, directeur général de l’opérateur téléphonique qatari Ooredoo, se promet de sucrer la publicité aux titres de la presse quotidienne nationale qui oseraient critiquer le pouvoir et, effronterie à peine croyable, le Qatar !
«Nous ne cautionnerons en aucune façon des attaques personnelles ni envers l’Algérie ni envers le pays d’où a commencé l’aventure Ooredoo, le Qatar. Nous ne nous engagerons jamais aux côtés de ceux qui sont animés par des valeurs négatives de dénigrement et de médisance», a mis en garde le patron d’Ooredoo, mercredi 18 février, lors d’un dîner offert aux journalistes.
Cette sortie de Joseph Ged a réjoui le ministre de la Communication, Hamid Grine, qui cautionne sans surprise ce genre de pratiques. Ce dernier avait ouvertement invité les entreprises à agir de la sorte au nom d’une supposée « éthique » à inscrire dans un « cercle vertueux ».
Le patronat transformé en maître-chanteur sur la scène médiatique
On connaissait le dévouement du patronat algérien à l’égard du pouvoir pourvoyeur de marchés juteux, dans des conditions pas toujours très nettes, le voilà à présent clairement transformé en maître-chanteur sur la scène médiatique.
Non content d’étouffer le moindre souffle de contestation –la poignée de militants du mouvement Barakat qui ose s’exprimer est aussitôt embarquée avec violence- de dresser des obstacles à l’activité de l’opposition, le pouvoir algérien veut désormais museler la presse, imposer une pensée et un discours unique, verrouiller l’accès aux derniers espaces de démocratie.