Egypte : le spectre d'une dictature islamiste sous le règne de Mohamed Morsi
Par N.TPublié le
Les égyptiens se sont rassemblés en masse vendredi 23 novembre sur la légendaire place Tahrir pour dénoncer la concentration des pouvoirs entre les mains du président islamiste Mohamed Morsi. Ils dénoncent un "coup d'Etat". Les Frères musulmans se ont également rassemblés brandissant des portraits du chef de l'Etat contesté.
M. Morsi s'est arrogé dans une "déclaration constitutionnelle" le droit de "prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution" de 2011. "Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel" tant que ne sera pas achevée la nouvelle Constitution, prévue mi-février, selon cette déclaration. Morsi a justifié sa décision par sa volonté de "plaire à Dieu et à la nation".
M. Morsi cumule déjà les pouvoirs exécutif et législatif – la chambre des députés ayant été dissoute en juin –, et entretient des relations tendues avec une grande partie de l'appareil judiciaire. Il avait renforcé son pouvoir en écartant en août le ministre de la défense de l'ex-régime, Hussein Tantaoui.
Les avocats et opposant, Mohamed El Baradei et Amr Moussa ont accusé M. Morsi de "monopoliser les trois branches du pouvoir", et de chercher à "anéantir l'indépendance du pouvoir judiciaire".
"Morsi a jeté de l'huile sur le feu au lieu d'agir comme un président pour toute l'Egypte" et conduit le pays vers "un enfer politique" selon M. Achour.
A Genève, le porte-parole de Navi Pillay, haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a souligné que le décret du président Morsi soulevait de "très graves questions" sur les droits de l'homme. A Bruxelles, l'Union européenne a appelé le président égyptien à respecter le processus démocratique, rapporte l'agence Reuters.