Les manifestants syriens ne se démobilisent pas malgré la répression sanglante

Les syriens sont sortis en masse dans la rue vendredi 22 juillet, jour de prière dans le monde musulman.  Plusieurs civils ont été tués par les forces du régime, selon des militants des droits de l'homme.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, notamment dans le gouvernorat d'Hassaké (Nord-Est), dont la population est majoritairement kurde, selon des militants. "Des centaines de manifestants ont commencé à défiler dans les localités kurdes" d'Amouda, de Derbassiyé et de Ras al-Ain, a indiqué Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme, cité par de nombreuses agences de presse.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, faisant plusieurs blessés. Les manifestants ont crié des slogans pour réclamer des libertés politiques et l'arrêt de la discrimination des autorités envers la minorité kurde, ajoutent ces témoins.

Selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 1,2 million de personnes ont répondu à l'appel à Hama et à Deir Ezzor, près de la frontière irakienne, près de huit civils ont été tués dans la dispersion de rassemblements.

"A Deir Ezzor, ils étaient plus de cinq cent cinquante mille à la fin de la manifestation, et à Hama, ils étaient plus de six cent cinquante mille", a-t-il déclaré, précisant que les forces de sécurité étaient absentes dans ces deux villes.

Dans la ville de Homs. "Deux manifestants ont été tués par les tirs des forces de sécurité qui ont dispersé des manifestations" a déclaré Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme.

Plus au nord, "deux manifestants ont été poignardés devant la mosquée Amné à Alep (Nord) par des miliciens fidèles au régime qui ont pénétré dans la mosquée et attaqué" les fidèles, a-t-il ajouté.

Bachar Al-Assad semble tabler sur la lassitude des manifestants à la faveur de l'inaction de la communauté internationale. La répression est de plus sanglante, mais les opposants ne semblent pas prêts à cesser leur mouvement.