Les « victimes des hypothèques » se comptent par centaines de milliers dans une Espagne rongée par le chômage (DR)

Espagne : le vaste chantier des expulsions immobilières

Elles attendent la peur au ventre l’arrivée de l’huissier, regardent avec angoisse le temps qui file vers la date couperet, cauchemar à vivre les yeux ouverts… les «victimes des hypothèques» se comptent par centaines de milliers dans une Espagne rongée par le chômage (24% de la population active) et leur nombre ne cesse de croître.

Face à ces laissés-pour-compte, les banques, maîtres d’ouvrage sur ce vaste chantier des expulsions immobilières, jusque-là gavées de recettes provenant de produits « empoisonnés », de transactions trompeuses, d’abus de confiance, de pièges tendus aux petites porteurs, de montages obscurs et ruineux, s’en tirent, elles, à très bon compte, réanimées de justesse par l’injection d’une centaine de milliards d’euros.

A la tête d’une armée d’huissier les banques prédatrices arpentent désormais les territoires en ruine de l’économie espagnole pour faire payer les petites gens. Pas d’état d’âme dans un monde qui se nourrit de l’injustice sociale.

Cri de révolte de centaines de milliers de manifestants contre l’austérité imposée aux espagnols en grande difficulté : «un plan de sauvetage pour les personnes, pas pour les banques!».

Il y a en effet comme une odeur de scandale sur un marché de dupes. Et sans doute aussi, une bombe à retardement.