Médias : Début de redressement du journal La Marseillaise et L'Hérault du Jour avec ses journalistes ?
Par nicolas éthèvePublié le
Société éditrice des quotidiens La Marseillaise et l'Hérault du Jour, la SEILPCA va être officiellement placée en situation de redressement judiciaire, ce lundi 24 novembre, à 8h30 par le tribunal de commerce de Marseille. La Filpac-CGT et la CGT 13 souhaite que les journalistes soient pleinement associés à cette procédure.
Cette nouvelle séquence est la suite naturelle de la mise en cessation de paiement déclarée le 14 novembre dernier par Jean-Louis Bousquet, PDG du groupe de presse.
L'audience pourrait conduire immédiatement à la liquidation de l'entreprise de presse, mais il est bien plus probable que le tribunal placera cette société en redressement judiciaire avec une période d'observation de 6 mois.
C'est ce que souhaite le SNJ-CGT La Marseillaise-L'Hérault du Jour qui, aux côtés de la Filpac et de la CGT 13, a cosigné un communiqué de presse qualifié d'« historique ».
Union des forces CGT
Ce communiqué est en effet « historique », pour au moins deux raisons. Voici la première : la fédération CGT des Bouches-du-Rhône et la Filpac CGT demandent, à l'unisson des revendications du SNJ-CGT La Marseillaise-L'Hérault du Jour, que la direction accepte de « construire la pérennité du quotidien régional avec l’ensemble des salariés, dès à présent, dans l’opportunité d’un nouveau projet ». Ce qui représente jusqu'ici un point de blocage, Jean-Louis Bousquet n'ayant pas répondu pour l'instant à la demande du SNJ-CGT d'être pleinement associé à cette procédure de redressement judiciaire, procédure qui s'annonce très tendue, économiquement, socialement et professionnellement.
La deuxième raison pour laquelle ce communiqué de presse est « historique », c'est qu'il est également clairement affirmé par les trois syndicats qu'ils « s'engagent à tout mettre en œuvre pour que les droits des salariés soient respectés ».
Le droit du travail dans la balance
Quand on sait que depuis des années, les directions successives de ce journal édité par le PCF brandissent la menace de « la mort du journal », lorsque ses personnels lui demandent d'appliquer les conventions collectives salariales en vigueur (ce qui est l'un des B.A.BA du respect du Code de travail auquel Inspections du travail et Conseils prud’homaux veillent jour après jour), il n'est pas anodin de lire de telles lignes de la part de ces trois organisations de la même tendance syndicale historique que le Parti Communiste Français. Surtout, à l'heure où, justement, ce journal se retrouve concrètement menacé de mort. Preuve, aussi, que les vaccins préconisés et imposés inlassablement aux personnels de La Mars' n'étaient finalement pas si efficaces que cela, qu'ils se retrouvent bel et bien jugés comme tels par la CGT et que de nouveaux diagnostics collectifs sont exigés, avec l'expertise coopérative de tous.
C'est dans cet état d'esprit que les trois syndicats signataires de ce communiqué de presse appellent « toutes les forces vives (...), le personnel, les lecteurs et les citoyens à se mobiliser » pour que survivent et vivent La Marseillaise et L'Hérault du jour, comme le souhaite cet appel à signatures et à dons lancé par la direction de l'entreprise de presse La Marseillaise.
Le communiqué cosigné par le SNJ-CGT La Marseillaise-L'Hérault du Jour, la Filpac et la CGT 13 :
« Réunis ce jeudi 20 novembre 2014 à l’union locale CGT Vitrolles sous l’égide de l’UD CGT 13, la FILPAC et le SNJ-CGT La Marseillaise-L’Hérault du Jour unissent toutes leurs forces pour mener bataille pour la sauvegarde du titre La Marseillaise-L’Hérault du Jour déclaré en cessation de paiement le 14 novembre dernier.
Convaincus de la nécessité absolue de préserver le seul titre régional progressiste des régions Paca et Languedoc-Roussillon d’autant qu’il est le garant du pluralisme de la presse et par là même de la démocratie, toutes les composantes de la CGT font corps pour relever le défi de sa survie.
Ce communiqué historique s’inscrit dans un processus commun constructif et revendicatif, dont la première pierre est celle de construire la pérennité du quotidien régional avec l’ensemble des salariés, dès à présent, dans l’opportunité d’un nouveau projet. Les syndicats pèseront de tout leur poids pour actionner les leviers qu’ils estimeront nécessaires.
La CGT dans toutes ses composantes va interpeller, comme elle l’a toujours fait, l’ensemble des décideurs politiques, le gouvernement, les collectivités territoriales afin qu’un quotidien comme La Marseillaise, qui vise la transformation sociale, poursuive son activité en relais des nombreux conflits en cours et du mouvement social.
Dans l’immédiat, ils s’engagent à tout mettre en œuvre pour que les droits des salariés soient respectés et à assurer leur accompagnement tout au long de la procédure judiciaire. Seuls les combats menés portent leurs fruits. Nous appelons toutes les forces vives de la région, le personnel, les lecteurs et les citoyens à se mobiliser devant le tribunal de commerce de Marseille ce lundi 24 novembre 201, à 8h30. »
Mise à jour du 25.11.14, à 21h : La société SEILPCA, éditrice de La Marseillaise et de l'Hérault du Jour, a été placée en redressement judiciaire avec une période d'observation d'au moins six mois, sentencée par le tribunal de commerce de Marseille. Le SNJ-CGT et la FILPAC-CGT, qui n'avaient pas reçu de convocation à cette audience, ont été désignés par Jean-Louis Bousquet comme représentants du comité d'entreprise, juste devant la porte de l'institution judiciaire. A suivre...