Egypte: plus de 500 Frères musulmans condamnés à mort pour actes de violence
Par N.TPublié le
Les procès liés aux soubresauts politiques que vit l’Egypte depuis la chute de Moubarak en 2011, tournent à plein régime. Parmi ceux-ci, celui des militants Frères musulmans pro-Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet 2013 suite à un vaste mouvement populaire, a débouché sur la condamnation à mort, en première instance, de 529 accusés d’actes de violence durant l’été.
Seuls 153 d’entre eux sont en détention, les autres sont en fuite. La loi leur accorde la possibilité d’un nouveau procès s’ils se rendent à la justice. Les autres condamnés qui se pourvoient en appel y ont également droit. Le dernier mot revient dans tous les cas au Mufti, représentant de l'islam auprès de l'Etat, seul habilité à valider la peine capitale en dernière instance.
Ce verdict inédit dans l’histoire du pays tombe dans un contexte marqué par le bras de fer sanglant entre le gouvernement intérimaire et la Confrérie, désormais déclarée organisation « terroriste », dont les activités sous quelle que forme que ce soit sont passibles de prison. Sévèrement réprimés le 14 août dernier suite à deux rassemblements géants pro-Morsi au Caire, les Frères ripostent depuis lors par des attentats, tandis que leurs dirigeants encore en liberté appellent régulièrement à des manifestations exigeant le retour du président déchu.
Le pouvoir égyptien s’est à l’évidence fixé l’objectif de l’éradication de la Confrérie vieille de quatre vingt cinq ans. Une entreprise qui a peu de chances d’aboutir quelle que soit l’ampleur de la répression. L’organisation qui reste solidement enracinée dans la société égyptienne, renaît régulièrement de ses cendres, faisant preuve d’une incroyable capacité à se restructurer et à réanimer ses réseaux. Les bonnes relations entretenues avec le Qatar lui permettent par ailleurs de prolonger sa survie. Ce défi du pouvoir égyptien reste enfin dans tous les cas tributaire des luttes intestines dans l’Etat major militaire pour le pouvoir.