le fils de Kadhafi a curieusement réapparu après l'annonce de son arrestation

Libye: fin de règne du clan Kadhafi dans la confusion. Le "guide" toujours introuvable

La fin de règne de Mouammar Kadhafi a lieu dans la confusion, entre la prise du quartier général de ce dernier par les rebelles, la poursuite des affrontements dans certaines zones de Tripoli, les fausses informations sur l'arrestation de ses fils, les difficultés à retrouver sa trace, la présence en force des troupes loyales dans quelques localités et les nombreuses rumeurs sur d'éventuelles ripostes, voire du recours à des armes chimiques de la part de Kadhafi.
Dans un message sonore à la télévision, le colonel a assuré que la prise de son quartier général de Bab Al-Azizia, à Tripoli, par les rebelles, mardi 23 août, n'était due qu'à un retrait "tactique" de sa part.
Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a, pour sa part, lancé un appel aux volontaires et assuré que plus de 6 500 personnes étaient arrivées à Tripoli ces dernières heures pour rejoindre les rangs des partisans de Kadhafi. "Les volontaires peuvent venir en Libye et nous allons leur fournir armes, munitions et entraînement", a déclaré M. Ibrahim à la chaîne Arrai, située en Syrie.
Un témoin cité par Al-Arabia a affirmé que des forces loyalistes avaient tiré plusieurs dizaines de missiles Grad (missiles soviétiques assez anciens) sur Tripoli. Des journalistes de l'agence Reuters ont signalé de leur côté des fusillades et des actes de pillages dans la nuit de mardi, au centre de la capitale.
Les forces loyalistes détiennent toujours le contrôle de l'hôtel Rixos, où sont retranchés une trentaine de journalistes étrangers. L'un d'entre eux, Matthew Chance, correspondant de CNN, indique sur son fil Twitter que la nourriture est sur le point de manquer.
Des pro-Kadhafi ont également tiré, mardi soir, plusieurs missiles Scud depuis les environs de Syrte, ville d'origine du dirigeant libyen, en direction de l'enclave de Misrata, contrôlée par les rebelles. Ces derniers négocieraient avec les tribus locales une reddition pacifique de la ville a indiqué un porte-parole de la rébellion.
Le CNT, organe de direction politique, dresse pour sa part les premiers bilans de cette phase. Les combats qui se déroulent à Tripoli depuis trois jours ont fait plus de 400 morts et 2 000 blessés, a indiqué Moustafa Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT). "Il est prématuré de dire que la bataille de Tripoli est terminée. Ce ne sera pas le cas tant que Kadhafi et ses fils n'auront pas été capturés", a-t-il mis en garde.
"Nous voulons un gouvernement démocratique et une Constitution juste. Surtout, nous ne voulons plus être isolés du monde comme nous l'avons été jusqu'à maintenant", a-t-il expliqué dans un entretien publié mercredi par le quotidien italien La Repubblica. Selon lui, des élections législatives et présidentielles seront organisées en Libye dans huit mois.
Au plan international, une réunion doit avoir lieu mercredi 24 août à Doha (Qatar), avec la participation des Etats-Unis. Il devrait être question d'une assistance humanitaire urgente de 2,5 milliards de dollars au peuple libyen. Mardi, les Etats-Unis avaient annoncé travailler à débloquer dans les prochains jours "entre 1 et 1,5 milliard de dollars" d'avoirs libyens gelés pour venir en aide aux rebelles. Le CNT a enfin été invité à occuper le siège de la Libye lors d'une réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe samedi au Caire.