L'ONG publie son 50ème rapport annuel.

Droits de l’Homme : Amnesty International dresse un sombre bilan et dénonce l’incapacité de l’ONU

Dans son 50ème rapport annuel sur les droits de l'Homme dans le monde, publié jeudi 24 mai, l'organisation Amnesty International interpelle le Conseil de sécurité de l'ONU qu’elle juge "de plus en plus inadapté aux besoins" qui s’expriment dans de nombreuses régions du monde où les populations civiles sans défense sont les premières victimes de crimes.

La situation qui prévaut en Syrie est le premier cas évoqué. L’ONG constate l’incapacité de l’ONU à donner un coup d’arrêt aux violences qui saignent la population depuis plus d’une année, faisant plus de 1200 morts.

Amnesty International dénonce également l’attitude de la Russie et de la Chine qui soutiennent le régime Syrien contesté. Ainsi que l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud qui « ont trop souvent fait preuve d'un silence complice ».

« Alors que le Conseil de sécurité avait saisi la Cour pénale internationale du cas de Mouammar Kadhafi, il n'a pris aucune mesure similaire contre le président syrien Bachar al-Assad, malgré des preuves irréfutables des crimes contre l'humanité commis par ses forces de sécurité », constate l’ONG.

De façon globale, l’ONG estime que les membres du Conseil de sécurité de l’ONU font passer « leurs intérêts politiques et commerciaux sur les droits des peuples ».

Contrôler le commerce des armes …

L’ONG note que le courage des manifestants dans les pays arabes n’a pas obtenu le soutien concret attendu et mérité de la part de la Communauté internationale. Les vagues déclarations n’ont pas été suivies d’effets, notamment à Bahreïn et au Yémen.

« Des peuples se sont levés, au péril de leur vie. Malheureusement, des gouvernants leur ont fait totalement défaut, à la fois au niveau national et international », a regretté le secrétaire général d'Amnesty à Londres, Salil Shetty.

Et de dénoncer les « défaillances d'un Conseil de sécurité de l'ONU qui apparaît usé, déphasé et de plus en plus inadapté aux besoins ».

Selon l’ONG, il est plus que jamais urgent de s’attaquer au commerce des armes, sans quoi toute mesure est vouée à l’échec.

« L'objectif est d'adopter un traité international sur le commerce des armes et de dire qu'aucun pays ne pourrait exporter des armes ou des matériels liés aux armements à un autre pays lorsqu'on pense qu'il y a un risque important que ces armes soient utilisées pour commettre de graves violations des droits humains », a déclaré sur Europe 1 Francis Perrin, le vice-président d'Amnesty International France, en évoquant notamment la Syrie.