Algérie : les victimes de la « décennie noire » interpellent les candidats aux législatives et disent "non à l'islamisme"
Par N.TPublié le
Le Conseil national pour les droits des victimes de la décennie noire (CNDN) exige des candidats aux élections législatives du 10 mai de se positionner « sur la reconnaissance et la prise en charge des droits matériels et moraux des victimes de la décennie noire et de leurs ayants droit », dans un document publié ce dimanche 25 mars.
« Cette première revendication doit faire l’objet d’une loi immédiatement suivie de textes d’application », écrit le CNDN, appelant les Algériens « à dénoncer et combattre toute candidature ou organisation utilisant et instrumentalisant à des fins politiques l’islam, qui relève du domaine du sacré et qui ne doit plus jamais être souillé par les turpitudes des jeux politiciens ou hypocritement instrumentalisé à des fins personnelles ».
Le CNDN appelle à « œuvrer à l’instauration d’un climat social apaisé, basé sur la fraternité et le pardon en dévoilant toutes les vérités de la décennie noire, les responsabilités des uns et des autres, y compris la question des disparus » et à « l’émergence des candidats porteurs de la mémoire des victimes de la décennie noire et défenseurs des intérêts légitimes de leurs ayants droit ».
Le Conseil pour les droits des victimes de la décennie noire rappelle le bilan de cette triste période : 200 000 civils et 25 000 membres des services de sécurité tués, 500 000 traumatisés et handicapés, 6 000 femmes violées, des milliers d’Algériens (intellectuels, médecins, journalistes, artistes…) exilés, deux millions d’habitants des campagnes contraints à l’exode, des milliers de personnes disparues, des centaines d’étrangers assassinés et des dégâts estimés à 4 000 milliards de dinars. À cela s’ajoute la liste de ceux qui ont eu à pâtir directement de la situation, à l’instar des patriotes, des familles des terroristes, celles des disparus et, de surcroît, l’image du pays.