Les démantèlement de camps de Roms se multiplient... (DR)

France: Manuel Valls s’acharne sur les familles de Roms, expulsées de leurs abris sans solutions d’hébergement

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, poursuit sans relâche le démantèlement des camps de Roms, sans proposer de solutions d’hébergement. Les descentes de police se multiplient pour jeter à la rue des familles avec des enfants en bas âges.

Lundi 27 août ce fut le tour de la ville d’Evry dont le ministre était jusque-là le maire. La police est arrivée à 5h du matin pour procéder à l’évacuation de 70 Roms qui campait le long de la voie ferrées.

Les familles chargées de valises, de sacs plastiques, de bassines, de poussettes et d’accordéons, ont quitté la zone occupées par les forces de l'ordre.

Selon l'Association de solidarité de l'Essonne avec les familles roumaines Roms (ASEFRR), 72 personnes vivaient dans des cabanes de fortune depuis quatre mois le long des voies du RER, derrière un hôpital désaffecté.

"Je suis arrivé après 5 heures, la police bloquait déjà. La Croix-Rouge est à l'intérieur mais elle n'a pour solution que des hôtels d'urgence, de l'ASEFRR. On leur a dit d'aller en hôtel social, mais pour trois ou quatre jours maximum", a dénoncé sur place Serge Guichard, cité par l'AFP.

Tous les enfants étaient scolarisées…

Selon M. Guichard, 19 enfants vivaient dans le campement. "Tous étaient scolarisés. On risque d'interrompre l'école, de les remettre à la rue", a-t-il dénoncé, avant de critiquer le fait qu'il n'y ait eu "aucune concertation : il n'y a que la police qui est venue les voir".

L'arrêté d'expulsion pris par le maire socialiste d'Evry, Francis Chouat, avait été notifié aux Roms samedi. "Outre l'insalubrité, la dangerosité de ce site, qui se trouve quasiment en surplomb des voies de la ligne D du RER, m'a amené à prendre cet arrêté en accord avec la préfecture", a-t-il affirmé.

"La situation sanitaire et de sécurité nécessitait l'évacuation. Je ne peux pas supporter, en tant que ministre de l'intérieur, en tant que citoyen, en tant qu'homme de gauche, qu'il y ait des bidonvilles dans lesquelles des hommes vivent dans des conditions insupportables », a déclaré pour sa part Manuel Valls sur les ondes d’Europe 1.

« Nous nous efforcerons de trouver des solutions en terme de relogement. À chaque démantèlement de camps illégaux, nous demanderons aux préfets de trouver des solutions », a-t-il ajouté.

Le fait est que dans la réalité aucune solution n’est vraiment proposée aux familles expulsées qui errent dans les rues, avant de se poser quelque part et d’être évacuées à nouveau. Plutôt que de veiller à prendre des dispositions en amont, le ministre mène une campagne de démantèlement insensée et inutile.