le passage en force d'une loi impopulaire... (DR)

France: Manuel Valls dégaine à nouveau le 49-3 pour faire passer en force la loi Travail

Sans surprise, Manuel Valls a de nouveau engagé mardi 5  juillet la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi travail, en annonçant à la tribune de l'Assemblée nationale son recours à l'article 49-3 de la Constitution dès le retour du texte en deuxième lecture, faute de majorité.

«Mon gouvernement est déterminé à avancer» face à l’opposition à la loi Travail, «parce que c’est l’intérêt général» s’est-il justifié.

Manuel Valls a défendu les "avancées" obtenues sur un texte "de progrès social" qui a "fait l'objet d'une large concertation" et, comme en première lecture, a fustigé "une alliance des contraires, une alliance des conservatismes et des immobilismes" en visant la droite et les opposants de gauche au projet de loi.

Si aucune motion de censure n'est déposée dans les 24 heures, le projet de loi sera à nouveau adopté sans vote. Une alternative à exclure apparemment. La droite s’est contentée de quitter l’hémicycle. A gauche, les opposants à la loi ne parviennent pas à rassembler les 58 signatures de députés nécessaires à l'enclenchement de la procédure.

Les syndicats toujours mobilisés…

Passée l'étape de mardi au Palais Bourbon, le projet de loi n'aura pas terminé son parcours, puisqu'il y aura une brève navette avec le Sénat avant l'adoption définitive d'ici au 22 juillet par l'Assemblée.

C'est le deuxième 49-3 sur le texte, le cinquième depuis le début du quinquennat en comptant les trois utilisés sur la loi Macron en 2015.

Les syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL et FIDL, rassemblaient quant à eux des milliers de manifestants dans la rue (45 000 selon la CGT à Paris) pour vraisemblablement une dernière fois avant les vacances d’été.

Des actions seraient toutefois prévues, notamment en marge du Tour de France et la mise en place de péages gratuits. "On donne rendez-vous à tous les mécontents à la rentrée, on verra sous quelle forme", a affirmé à la presse Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.