France : "baisse tendancielle" de l'augmentation du chômage, selon Sarkozy

Nicolas Sarkozy a commenté lundi les chiffres du chômage en constatant "une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs".

Une explication confuse qui ne change rien au fait que 2,867 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité étaient dénombrés fin février en France métropolitaine, (+6,2% sur un an). Un niveau inégalé depuis douze ans, selon les derniers chiffres de la Dares (ministère du Travail).

Sur la durée du quinquennat, l'augmentation du chômage en France avoisine 35%, avec 730.300 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaire.

Une augmentation de l'hyperprécarité

Pour Philippe Askenazy,économiste et chercheur au CNRS, ces chiffres sont "le signal d'une augmentation de l'hyperprécarité", avec "une multiplication des contrats à durée déterminée très courts, parfois une semaine seulement".

L'indicateur des entrées à Pôle emploi "montre que les entreprises ne renouvellent pas les CDD et contrats d'intérim" et les offres collectées n'augmentent que pour les contrats de moins d'un mois (+14%), signe "que les entreprises n'ont pas assez de perspectives pour embaucher".

Les prochaines statistiques de demandeurs d'emploi, celles du mois de mars, interviendront entre les deux tours. Cette nouvelle poussée du chômage n'arrange pas les affaires de l'UMP. Le chômage et le pouvoir d'achat restent les préoccupations essentielles des Français, selon les derniers sondages, avant la sécurité, cheval de bataille du candidat Sarkozy.