Quand Toufic Farroukh fait son « Cinéma Beyrouth »

« Cinéma Beyrouth » est plus que le cinquième album du saxophoniste et compositeur franco-libanais Toufic Farroukh, c’est un ravissement. Véritable conversation entre un homme et sa ville natale, cet opus raconte la relation à la fois intense et distendu de l’artiste avec « une certaine Beyrouth », ressuscite le Beyrouth d’avant-guerre, et pas seulement celui des cinémas à l’italienne.

« Le titre, il faut l’entendre comme l’expression "faire son cinéma", dit Toufic Farroukh. « Ce disque raconte aussi Beyrouth et ses caprices, sa confusion, cette ville où l’on trouve tout, le chaos, la religion, la guerre, les affaires. Ce Beyrouth qu’à l’âge de 10 ans je rêvais comme un lieu magique qui n’est plus. Ce que je dis là ne relève pas de la nostalgie, mais simplement de la mémoire. »

C’est à un orchestre que l’artiste confie sa composition pour faire de chaque auditeur un rêveur de ces paysages d’émotions, d’images et d’Orient. Et voilà un orchestre qui sait tisser au fil des treize morceaux de ce « Cinéma Beyrouth » un continuum rare entre envolées, instants de tendresse et pointes de nostalgie.

Vitalité, créativité et parfums de mémoire s’imbriquent dans cet album porté par un quatuor à cuivres (saxophones soprano ou tenor, trompette, trombone, soubassophone ou tuba), un piano et une batterie. Léandro Aconcha au piano acoustique et coarrangeur, Sylvain Gontard et Nicolas Giraud à la trompette, Daniel Zimmermann au trombone, Didier Havet au tuba et Luc Isenmann à la batterie sont autant de voix de ce récit, un récit qui emporte dans des émotions subtiles, intenses et dont les dess(e)ins musicaux se rassemblent en un seul voyage au fil du « Cinéma Beyrouth » composé par Toufic Farroukh…

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Sortie du CD le 17 avril 2012 (Enja / Harmonia Mundi).
Concert de lancement le 23 mai 2012 à 20h30 au New Morning (Paris)