Algérie. Le plan d’action du premier ministre… faisons un rêve!
Par N.TPublié le
Il promet de « respecter la liberté d’expression » et de « renforcer l’exercice démocratique », de taxer les grandes fortunes, de déconnecter l’argent de la politique et de ne pas privatiser les entreprises publiques… les engagements du premier ministre algérien, Abdelmadjid Tebboune, nommé le 25 mai dernier, devant le Parlement, laissent espérer un saut qualitatif du pays. Alors, faisons un rêve !
Aura-t-il la marge de manœuvre suffisante pour neutraliser le clan totalitaire qui dicte sa loi au sommet de l’Etat, étouffe le moindre souffle d’expression, muselle les syndicalistes et les militants des droits de l’homme, interdit la moindre manifestation à caractère revendicatif, instrumentalise la Justice et dresse des obstacles, de toute nature, aux organisations démocratiques ?
Osera-t-il affronter les barons de l’économie parallèle qui ont amassé des fortunes considérables, et ces hordes d’importateurs véreux qui épuisent les réserves de change du pays à coup de surfacturations et d’évasion fiscale, rognent sans arrêt le pouvoir d’achat des algériens ?
Aura-t-il enfin le courage politique de stopper l’assaut de ces oligarques gavés de marchés publics et qui attendent tranquillement de rafler les bijoux de familles, comme promis par l'inamovible Ahmed Ouyahia (1) porte-parole de la bourgeoisie d’affaires ?
Si tel est vraiment le cas, Abdelmadjid Tebboune ouvrira alors les fenêtres d’espoir tant attendues par les Algériens… faisons un rêve !
(1) Directeur de cabinet du Président Bouteflika et chef du gouvernement de 1995 à 1998, de 2003 à 2006 et Premier ministre 2008 à 2012