Alger embellit, mais sous une chape de plomb...
Par N.TPublié le
Alger la Blanche retrouve sa splendeur d’une époque égarée dans les mémoires. Les façades des immeubles, décrépites, dégoulinantes de tristesse, sont enfin restaurées, places et jardins publics sont traités avec soin, fin prêts pour accueillir des animations nocturnes; les cafés dressent des terrasses avec consigne de rester ouverts tard dans la nuit et des notes de musiques, décrit-on, égayent ça et là, les ruelles de la capitale…
Le premier ministre en personne aurait donné des instructions pour que les Algérois et les visiteurs aient plaisir à déambuler à travers la ville. « La jeunesse a besoin de vivre, nous ne pouvons l’envoyer dormir juste après la prière du soir », aurait recommandé Abdelmalek Sellal. Cette jeunesse-là ne peut pas non plus chômer à longueur de journée se sent-on obligé de lui rappeler. Celà étant, personne ne se plaindra d’un été festif en perspective.
La fête donc, mais sans pour autant lever les restrictions qui pèsent encore sur les libertés individuelles et collectives. La police est présente en force, prompte à disperser le moindre rassemblement, aussi modeste soit-il, et qui plus est arborant une banderole, dans le style « Val-de-Grâce pour tous », par exemple. Vendeurs et amateurs de bonnes bouteilles sont cruellement diabolisés, leurs périmètres se réduisent comme peau de chagrin, au nom d’une supposée morale mais surtout pour céder au diktat des islamistes, tandis que la corruption, la rapine et les passe-droits gangrènent tranquillement le pays. Le voile hypocrite des dessous pourris de la société.
Alger embellit certes, mais sous une chape de plomb…