Personne n’était au courant dans les services des largesses que la cadre s’octroyait

CCAS de Belfort: la directrice avait pris l'habitude de pointer en début et fin de journée... et de s'éclipser entre les deux

Directrice du Centre communal d'action sociale, elle avait pris l'habitude de venir au travail uniquement pour pointer, avant de rentrer chez elle.

Une conception toute particulière de la déontologie. Le tribunal administratif de Besançon (Doubs) a récemment examiné le curieux cas d'une ancienne directrice du Centre communal d'action sociale (CCAS) de Belfort (Territoire de Belfort), rétrogradée d'un échelon juste avant son départ en retraite et qui conteste cette rétrogradation.

"Elle s’est arrogée le droit de badger et de venir ou non au travail"

À l'origine de la sanction prise par le maire de la cité franc-comtoise, il avait été établi que la fonctionnaire territoriale en question avait pris quelques libertés avec les obligations relatives à son poste, à plusieurs reprises au cours de l'année 2019. En effet, selon L'Est Républicain, la directrice du CCAS avait pris l'habitude de pointer en début et fin de journée... et de s'éclipser entre les deux, passant donc l'essentiel de son temps de travail hors de son bureau !

"Personne n’était au courant dans les services des largesses que la cadre s’octroyait, a affirmé devant le tribunal l'avocat de la municipalité. Elle s’est arrogée le droit de badger et de venir ou non au travail. Il s'agit d’un détournement manifeste des règles." "Elle devait être exemplaire, notamment sur le respect de la présence au travail", a de son côté avancé le rapporteur public.

La directrice affirme que ses absences étaient dues à des raisons médicales

Pour sa part, la fonctionnaire retraitée s'est défendue en soutenant, selon L'Est Républicain, que "le système de badgeage avait été détourné de sa fonction initiale et dévolu à la seule 'surveillance' des employés". Elle affirme par ailleurs que ses absences du bureau étaient à chaque fois motivées par des raisons médicales.

"Elle allait chez le médecin, car elle ressentait des douleurs, a ainsi assuré son avocat. Sa carrière de fonctionnaire territoriale avait toujours été exemplaire. Elle était décrite comme quelqu’un d’investie. On a lourdement sanctionné une malade."

 

Après avoir étudié ce mardi sa demande pour faire annuler cette sanction, le tribunal administratif de Besançon a mis sa décision en délibéré, précise le quotidien régional.