L'Airbus A320 est pour la dernière fois détecté par un radar français, à une altitude quasi identique à celle où a été retrouvée l'épave... (DR)

Crash de l’Airbus A320 : le compte à rebours de l’horreur

L'Airbus A320 de la Germanwings s'est écrasé moins de trois quarts d'heure après son décollage de Barcelone, en Espagne.

Les enregistrements sonores de ce qui s’est passé dans le cockpit ont permis aux enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) de décortiquer, minute par minute, la descente de l’appareil vers l’horreur. Le procureur de la République à Marseille, Brice Robin, en a rendu compte jeudi 26 mars.

10 heures : L'Airbus A320-211, opérant le vol 4U9525 de la compagnie Germanwings, décolle de l'aéroport de Barcelone, en Espagne, à destination de Düsseldorf.

Entre 10 heures et 10 h 20 : Pendant les vingt premières minutes de vol, « il ne se passe rien d'anormal », a rapporté le procureur de Marseille. L'avion entretient jusqu'ici un contact normal avec le contrôle aérien français.

Les échanges entre le pilote et le copilote sont normaux depuis le début du vol. Leur discussion est même « joviale », a précisé le procureur de Marseille.

10 h 27 : L'avion atteint une altitude de croisière de 38 000 pieds, au large de Toulon (Var).

Avant 10 h 31 : Le commandant entame le briefing autour des différentes procédures à suivre en vue de l'atterrissage à l'aéroport de Düsseldorf. Les réponses du copilote sont plutôt «laconiques», selon le procureur de Marseille.

10 h 30 : Pour la dernière fois, l'A320 entre en contact avec le contrôle aérien au sol. L'un des deux pilotes indique « Direct IRMAR merci 18G ». Il s'agit d'une communication normale.

Entre le briefing et 10 h 31 : Le pilote quitte son poste, vraisemblablement pour se rendre aux toilettes. Il demande au copilote de prendre les commandes, selon le procureur de Marseille.

10 h 31 : L'Airbus amorce sa descente, alors que le copilote est seul dans le cockpit. Selon le procureur de Marseille, le copilote a volontairement pressé « un bouton, pour une raison que nous ignorons totalement mais qui peut s'analyser comme une volonté de détruire cet avion »

Entre le départ du commandant de bord et le crash : Le pilote, de retour des toilettes, demande à plusieurs reprises l’ouverture de la porte du cockpit selon la procédure habituelle, en tapant un code et en se signalant par visiophone. Sans succès. Il tape ensuite sur la porte de la cabine, de plus en plus fortement. Le copilote ne répond pas« volontairement », selon le procureur.

Le contrôle au sol puis la tour de contrôle de Marseille tentent à de multiples reprises de contacter l’avion par radio. La tour demande également de passer le transpondeur de l'avion en mode alerte, ce qui lui aurait permis d'être prioritaire sur les autres aéronefs en cas d'atterrissage d'urgence, puis aux avions alentours de servir de relais radio. Le copilote ne réagit pas.

10 h 35 : La Direction générale de l'aviation civile (DGAC), conformément aux procédures et en constatant la descente et le silence radio de l'appareil, donne l'alerte. Ce type d'alerte, dite «DETRESFA », s'accompagne du décollage d'avions de chasse pour tenter de rejoindre, en vol, l'Airbus A320. 

Dans les secondes qui précèdent le crash : Les coups sur la porte du cockpit, blindée, se font de plus en plus violents, pour « défoncer la porte » selon le procureur. Les alarmes avertissant de l'approche du sol se font entendre, ainsi que des cris de passagers. Jusqu’à cet instant « la respiration du copilote, qui reste silencieux, est normale ».

10 h 40 m 47 s : L'Airbus A320 est pour la dernière fois détecté par un radar français, à une altitude quasi identique à celle où a été retrouvée l'épave.