Toulouse : une femme de 23 ans arrive à l'hôpital avec un bébé mort dans un sac

Un drame glaçant s'est produit lundi 22 décembre 2025 à Toulouse. Une jeune femme de 23 ans s'est présentée à l'hôpital des enfants de Purpan avec, dans son sac à dos, le corps sans vie d'un nouveau-né. Placée en garde à vue, elle est soupçonnée d'avoir accouché seule la veille à son domicile. Le parquet a ouvert une enquête pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans.

Les faits se sont déroulés peu avant 11 heures du matin à l'hôpital Pierre-Paul Riquet, sur le site du CHU de Purpan. La jeune Toulousaine s'est présentée à l'accueil de l'hôpital des enfants en demandant à parler à des médecins. Son comportement a immédiatement alerté le personnel soignant : son discours était confus, ses déclarations décousues et incohérentes.

Dans un premier temps, la jeune femme a affirmé agir « pour le compte d'une amie ». Intrigués par son attitude et ses propos troublés, les soignants ont décidé d'examiner le sac à dos qu'elle transportait. À l'intérieur, ils ont fait une découverte macabre : le corps d'un nourrisson décédé depuis plusieurs heures.

Un accouchement solitaire la veille à son domicile

Alertée, la police s'est immédiatement rendue sur place. La jeune femme a été placée en garde à vue dans les locaux de la sûreté départementale de Haute-Garonne. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « meurtre sur mineur de 15 ans », un chef d'accusation particulièrement grave qui reflète la gravité des faits reprochés.

Au fil des premières auditions, la suspecte a fini par reconnaître être la mère du bébé. Selon les premiers éléments de l'enquête, elle aurait accouché seule à son domicile la veille des faits, dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 décembre. Une perquisition effectuée à son appartement a permis de confirmer que l'accouchement s'était bien déroulé sur place.

Les enquêteurs privilégient pour l'instant la piste du déni de grossesse, un phénomène psychologique dans lequel une femme enceinte n'a pas conscience de sa grossesse, parfois jusqu'à l'accouchement. Ce trouble, qui toucherait environ 3 naissances sur 1000 en France, peut conduire à des situations dramatiques lorsque la mère se retrouve seule face à un accouchement qu'elle n'avait pas anticipé.

Une autopsie du nourrisson doit être pratiquée dans les prochains jours afin de déterminer les causes exactes du décès. Plusieurs hypothèses restent ouvertes : mort accidentelle lors de l'accouchement, décès in utero avant la naissance, ou acte criminel volontaire. Les résultats de cet examen médico-légal seront déterminants pour la qualification définitive des faits et la suite de la procédure judiciaire.

La garde à vue de la jeune femme, d'une durée maximale de 48 heures, pourrait être prolongée en fonction des éléments recueillis par les enquêteurs. Son état psychologique fait également l'objet d'une attention particulière, le déni de grossesse étant souvent associé à des troubles psychiques qui devront être évalués par des experts.

Ce drame rappelle d'autres affaires similaires survenues ces dernières années en France, comme celle de Véronique Courjault condamnée en 2009. Plus récemment, une femme de 39 ans avait été condamnée à 25 ans de prison en Corse pour infanticide. La question de la prévention et de la prise en charge de ce trouble reste un enjeu majeur de santé publique.