Manifestations de jeunes chômeurs (DR)

Algérie : les revendications sociales au cœur d’une concertation nationale

Plus de 1 000 représentants de la société civile, députés locaux et responsables de l'exécutif de l'ensemble des wilayas (département), se sont réunis jeudi dans le Palais des nations à Alger, dans le cadre des assises nationales sur le développement local, dont les recommandations dégagées seront introduites dans le programme national des réformes.

Ces assises constituent la troisième et dernière étape du processus de la Concertation nationale sur le développement local et les attentes des populations, lancée en septembre dernier par le Conseil économique et social (CNES) à l'initiative du président Bouteflika.

La rencontre est consacrée au débat avant adoption de la plateforme de recommandations élaborée lors des deux premières phases, et qui sera intégrée à compter de 2012 dans le programme national des réformes.

« Les recommandations dégagées par les différents espaces de débat et d'échange, tenus à l'occasion de la Concertation nationale sur le développement local, passeront maintenant à la phase d'application. Elles contribueront significativement à la consolidation du développement dans le pays », a précisé le président du Conseil National Economique et Social (CNES), Mohamed Seghir Babès.

Les travaux de jeudi ont abouti à l'installation de la commission de rédaction des recommandations, composée de walis (préfet), de présidents d'Assemblées populaires de wilayas, de maires, ainsi que de deux membres de la société civile pour chaque wilaya et de deux membres pour chaque organisation nationale.

« Nous avons fait un vrai exercice, nous avons rencontré les populations… Nous sommes sortis avec un regard consensuel, je n’ai aucun doute que le président de la République fera en sorte que l’essentiel des recommandations, qui sont issues de ces assises nationales, va recevoir une application selon une cadence très rapide, et c’est au prix de tout cela qu’on pourrait éviter l’issue cataclysmique que vous venez d’évoquer. Le tsunami, on le voit venir... On a mis en place les digues pour nous protéger, mis en place les conditions pour relancer une nouvelle dynamique et remettre de la vertu dans notre gouvernance », a déclaré M. Babès en réponse à une question sur le caractère inévitable d’une explosion sociale posée par le quotidien électronique TSA.

Questionné sur l’utilité de ces assises, alors que les revendications des populations qui manifestent régulièrement sont connues du gouvernement, M. Babès a expliqué que « le président s’est adressé au CNES, comme institution consultative, non apparentée à l’exécutif gouvernemental».

Selon lui, le chef de l’Etat « a pris du recul par rapport à ce que fait l’exécutif gouvernemental pour confier cette mission à une institution de la République. Le but : avoir un regard neutre et, à la lumière des recommandations émises, apporter des rectificatifs aux politiques publiques ».