Ils parlent "juste pour tenter de faire entendre leur petite voix au milieu du tumulte médiatique qui les a déjà condamnés", selon La Provence. (DR)

Marseille : des anciens de la BAC dissoute se confient à La Provence

Des agents de la Brigade anti-criminalité (BAC) nord aujourd’hui dissoute et sous enquête pour des soupçons « d’extorsions et vols en bande organisée », entre autres, se confient au journal La Provence. Blancs comme neige, irréprochables, ils dénoncent une fable, reconnaissent à peine quelques « dérapages »…

La Provence nous informe d’emblée qu’ils parlent « juste pour tenter de faire entendre leur petite voix au milieu du tumulte médiatique qui les a déjà condamnés. » Edifiant !

Au sujet du placement en détention de sept de leurs collègues : "Ça semble incroyable. On était avec eux tous les jours. On n'a jamais vu personne aller chercher des enveloppes ou, cagoule sur la tête, braquer des dealers ! Ils auraient été reçus à coups de kalach. Faut arrêter ces délires. Ce sont des légendes urbaines !"

A propos des écoutes "accablantes", selon le procureur ? Des bijoux ? "Les bijoux ? Ils sont en toc ! Ils vont finir par le dire quand même !".

Et tout compte fait, selon eux, le tapage judiciaire et médiatique était complètement injustifié. Les collègues incriminés seraient à peine coupable de négligence, ne rédigeant pas de PV par exemple, après avoir saisi des cartouches de cigarettes abandonnées sur un trottoir par un vendeur à la sauvette. « Mais ils ont été recrutés pour leur qualité de terrain pas pour perdre du temps avec la paperasse !»

« Des dérapages, il y a dû en avoir… »

Et puis, pour respecter l’objectif de 28 affaires, par mois et par brigade (4 hommes) il n’y avait pas de temps à perdre…

Cela étant, "tout le monde a participé à ce laxisme, y compris la hiérarchie. Elle est tout de même censée savoir ce qui se passe. Ou alors, c'est vraiment inquiétant pour l'efficacité de la police...", commente l’un des avocats, rapporte La Provence.

Le reste des déclarations est pour le moins significatif de l’état d’esprit des ces flics de terrain, proclamés champions du flagrant délit et qui de toute évidence croyaient sans doute que tout, ou presque, leur était permis.

"On se bat dehors, lors des interpellations, et dedans, déplorent-ils. Les enquêteurs font tout pour shooter les affaires. Deux barrettes de shit, personne n'en veut. Alors, on met ça dans un tiroir. C'est une réalité mais personne ne veut la voir !" "On nous reproche quoi ? D'avoir voulu jouer au grand policier ? Mais quand on trouve une kalach, ils sont contents tous, non? Ils pensent qu'on est tombé dessus par hasard ?" "Il y a beaucoup de fantasmes. Comme on fait du flag, qu'on est les premiers à intervenir, on pense qu'on se sert au passage. Des dérapages, il y a dû en avoir. Mais pas de l'ampleur qu'on tente de faire croire".