Budget 2026 : la France va emprunter 310 milliards d'euros, un record historique
L'Agence France Trésor a annoncé que la France empruntera 310 milliards d'euros sur les marchés financiers en 2026, un niveau jamais atteint dans l'histoire du pays. Cette hausse de 10 milliards par rapport à 2025 intervient dans un contexte de dette publique record et de tensions budgétaires persistantes.
Le chiffre donne le vertige. Pour boucler son budget 2026, la France devra lever 310 milliards d'euros sur les marchés obligataires, selon les prévisions de l'Agence France Trésor (AFT), l'organisme chargé de la gestion de la dette de l'État. Ce montant dépasse de 10 milliards celui prévu pour 2025, établi à 300 milliards d'euros.
Cette progression s'explique principalement par l'augmentation des amortissements de dette : la France doit rembourser 175,8 milliards d'euros d'emprunts arrivant à échéance en 2026, contre 168 milliards en 2025. À cela s'ajoute le financement du déficit public, que le gouvernement espère ramener à 4,7 % du PIB l'an prochain, contre 5,4 % attendus cette année.
Une dette qui dépasse les 3 500 milliards d'euros
La dette publique française a franchi au troisième trimestre 2025 un nouveau cap historique, atteignant près de 3 500 milliards d'euros. Le ratio d'endettement devrait grimper à 117,9 % du PIB fin 2026, contre 115,9 % fin 2025. Ces chiffres placent la France parmi les pays les plus endettés de la zone euro.
Si le montant de 310 milliards constitue un record absolu en valeur, il représente 10,1 % du PIB, soit un niveau identique à 2025 et inférieur au pic de 11,2 % atteint lors de la crise sanitaire de 2020. Cette nuance ne rassure guère les investisseurs, qui scrutent avec attention la trajectoire des marchés financiers.
La charge des intérêts de la dette atteindra 59,3 milliards d'euros en 2026, soit près de 4,5 milliards de plus qu'en 2025. Ce poste devient ainsi le deuxième plus important du budget de l'État, juste derrière l'Éducation nationale. Le Trésor français anticipe un taux d'intérêt à dix ans autour de 3,70 % en janvier 2026, puis une hausse graduelle vers 4 % à l'horizon 2029.
L'agence de notation Fitch a abaissé en septembre la note de la dette française de AA- à A+, invoquant l'absence de cap budgétaire clair. S&P Global maintient pour sa part la note à AA- avec perspective négative. Pour tenter de redresser la barre, le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 30 milliards d'euros, combinant 17 milliards de coupes dans les dépenses et 14 milliards de recettes supplémentaires. L'objectif affiché reste un retour sous la barre des 3 % de déficit d'ici 2029, conformément aux engagements européens.