Exclusif : Philippe Saurel est le candidat suppléant de Anne-Yvonne Le Dain sur la 2ème circonscription de l'Hérault pour le Parti Socialiste
Par nicolas éthèvePublié le
Au lendemain du dévoilement de la liste des candidats désignés par le PS aux élections législatives sur les neuf circonscriptions de l'Hérault - une liste assortie de la réintégration de l'ensemble des frêchistes exclus (1)- Philippe Saurel a déclaré à Médiaterranée qu'il serait le suppléant de Anne-Yvonne Le Dain sur la 2ème, où il était « candidat à la candidature » : « J'ai pris la décision de répondre favorablement à la demande qui m'a été faite à la fois par le national et à la fois par Christian Bourquin, président de Région, d'être le suppléant d'Anne-Yvonne Le Dain ».
Sans déception aucune : « Je ne suis pas du tout déçu, je connais la politique depuis très longtemps, je ne viens pas de naître, je connais l'état des forces en présence, les enjeux généraux, les objectifs au niveau national, aussi... Donc j'étais assez conscient de ce que je faisais en présentant ma candidature à la candidature. Parce que je rappelle que je n'ai pas dit que j'étais candidat sur la circonscription : j'étais candidat à la candidature et nous étions 9 sur cette circonscription. Je considère qu'à ce moment-là de l'histoire où une solution est proposée pour l'ensemble du Département de l'Hérault pour tenter d'unifier le Parti Socialiste, il serait très inconvenant de ma part que j'ai une position qui entraîne à la désunion et à la fracture. La liste des candidats du PS présentée hier soir correspond à un accord général qui intègre à la fois les candidatures aux législatives, mais aussi la réintégration des 58 élus exclus suite aux régionales. C'est un pack complet qui a été négocié par le national, sans passer d'ailleurs par le vote des militants, et qui a pour but de proposer une solution d'ensemble sur le département de l'Hérault. Je ne serais pas celui qui détruit le Parti socialiste de l'Hérault et qui n'œuvre pas au climat général de respect des équilibres du Parti Socialiste de l'Hérault ».
Par contre, Philippe Saurel est toujours candidat à la mairie de Montpellier : « Pour moi l'objectif essentiel, c'est les municipales. Elles sont dans trois ans, par conséquent, nous avons le temps... »
Patrick Vignal : « J'irai rencontrer les militants »
Patrick Vignal est lui aussi toujours candidat à la mairie de Montpellier en 2014. Et investi en position de titulaire pour la candidature du PS sur la 9ème circonscription de l'Hérault. Ce qui lui procure une grande joie : « Je suis très heureux d'avoir été désigné par le PS pour les élections législatives. Avec ma suppléante Muriel Goroneskoul, une lunelloise architecte et artiste, nous irons rencontrer les militants de toutes les sections pour se présenter et avoir leur aval. Parce que je défend l'idée de la démocratie. Ok, le national a tranché, c'est clair ! Mais j'aimerais aussi que les militants socialistes donnent leur avis. Donc, j'irai les rencontrer pour avoir leur sentiment et leur adhésion ».
Pour Patrick Vignal, « l'objectif, ce n'est pas seulement les législatives » : « j'ai le sentiment d'être investi d'une mission décentralisée sur la circonscription de la part de François Hollande pour battre Nicolas Sarkozy. Et puis après, au mois de mai, si on gagne les présidentielles, on fera une grosse campagne pour les législatives. J'ai deux priorités : voir François Hollande élu président de la République et lui ramener une circonscription qui est taillée pour la droite dans le giron de la gauche, afin que l'on redresse la France qui va mal ».
Quand Médiaterranée lui demande s'il ne trouve pas dommage que les Frêchistes soient réintégrés juste après la désignation des candidats du PS, ce qui donne plus que jamais l'image d'une démocratie confisquée au sein du PS local, Patrick Vignal répond ceci : « Deux choses se sont combinées : il y avait d'un côté la tutelle et il fallait qu'elle s'arrête, que l'on intègre tout le monde et que l'on arrête les guerres pour plus de collégialité... Et de l'autre côté, la question des candidatures aux législatives et il fallait aussi qu'elle soit tranchée pour que les gens soient sur le terrain. Il fallait que l'on arrête tout ça : Frêche c'était Frêche, c'était un monument à lui seul, c'était un patron - c'est le seul qui a gagné une campagne Paris contre la province Divers gauche - il fallait bien que l'on réintègre les gens ! Ce sont tous nos camarades socialistes qui ont été exclus, pour moi ce sont des camarades ».
Quant à la composition de la liste ? « Il y a un accord local avec les Verts [EELV, Ndlr], j'espère qu'au niveau local, ça ne se fera pas comme au niveau national avec Eva Joly et François Hollande, parce que c'est un massacre ! », souligne Patrick Vignal qui conclut ainsi : « Sur le reste de la liste, il y a eu beaucoup de candidats, puisque je crois que nous étions 45... Un choix a été fait, les grands élus se sont exprimés, la tutelle s'est exprimée.... Personnellement, je suis ravi parce que j'ai été primé, mais je pense qu'il y avait d'autres candidats qui auraient pu être comme moi désignés ».
Charles Khoury : « Je serai candidat »
Candidat sur la 2ème circonscription, comme Philippe Saurel, mais candidat malheureux, Charles Khoury s'est pour sa part fendu d'un communiqué virulent, ce matin :
« Le Parti Socialiste ne sera en « paix » que lorsque le défunt Georges Frêche sera réintégré à titre posthume. Il est important que les membres du bureau national n'oublient pas de rendre hommage à l'ancien Président de Région, s'ils souhaitent le rassemblement tant souhaité pour gagner en 2012.
Se mettre au service des citoyens et de l’intérêt général, c'est avant tout respecter les Hommes. Aujourd'hui, les petits arrangements, les tractations vont ruiner le parti socialiste et faire perdre la Gauche. Quant à l'annonce dans la presse des candidats retenus par le bureau national : le choix des personnes est incohérent, incompréhensible et ne va qu’accentuer la division ».
Comme Felix Beppo (lire-ci dessous), Charles Khoury ne comprend pas les modalités de la désignation des candidats socialistes. Il l'a dit à Médiaterranée après nous avoir transmis son communiqué : « Le choix de la candidate Anne-Yvonne Le Dain ne me semble pas cohérent, puisqu'elle était exclue du parti, a priori... Et puis, du jour au lendemain, elle n'est plus exclue, elle a pu faire candidature ! Il y a quelque chose qui n'est pas clair... Et la deuxième chose, c'est que quand on a un candidat sortant [en l’occurrence, sur la 2ème circonscription, André Vézinhet, le président socialiste du Conseil général qui avait décidé de ne pas se représenter, Ndlr], le PS avait dit que ce serait soit une femme, soit un candidat issu de la diversité. Anne-Yvonne Le Dain répond, certes, à ce premier critère... Mais on avait surtout dit que le cumul des mandats était proscrit ! Elle ne répond pas à ce critère-là ! Aujourd'hui, on veut donner des leçons à la droite, il faut qu'on soit irréprochable ! Au lieu de cela, on envoie des personnes qui sont cumulardes, sur la 2ème circonscription, comme sur les autres, ça n'a plus du tout de sens ! »
Hussein Bourgi : « Je prend acte et je prend date »
Candidat sur la 8ème circonscription de l'Hérault, le militant socialiste Hussein Bourgi, également éconduit, a lui aussi diffusé un communiqué très acide : « Le Bureau National du PS a choisi ce mardi 29 novembre les 9 candidats héraultais qu'il investit et impose pour les élections législatives de 2012, sans consulter les adhérents locaux.
Je pense avec tristesse aux militants qu'on a considérés inaptes à voter pour désigner leurs candidats cet automne, alors même qu'au printemps dernier on les invitait à se prononcer sur le projet socialiste pour 2012.
A ce déni de démocratie s'ajoute l'ignorance des aspirations à une rénovation demandée par les militants avec constance, force et vigueur, congrès après congrès.
Face à cette situation, comme beaucoup de mes camarades, je prends acte et je prends date ».
Felix Beppo : « L'usurpation est totale »
Felix Beppo, candidat à la candidature sur la 2ème circonscription, est lui aussi très remonté depuis la découverte des désignations socialistes... S'il prend également acte de la liste des candidats présentée par le PS, une liste où son nom ne figure pas, il s’interroge sur « la régularité de toutes ces opérations d'investitures ». Et se « réserve le droit de donner toutes les suites en fonction de la réponse » que Solférino donnera à son courrier sur le point d'être expédié.
« Nous avions du 18 au 23 novembre pour déposer nos candidatures, explique Felix Beppo. Hier, nous étions le 29. Ce 29 novembre, on a réintégré des gens qui ont posé des candidatures, alors qu'ils étaient exclus. La règle du Parti Socialiste est très claire, il faut être membre à jour de ses cotisations. A ma connaissance, Mme Fanny Dombre-Coste et Mme Anne-Yvonne Le Dain étaient exclues... Et j'entends dans la presse que Christian Bourquin a pu donner son avis sur la liste.... Comment M. Bourquin, exclu du Parti Socialiste, peut donner un avis sur une liste socialiste ? Je demande la réintégration de Georges Frêche à titre posthume ! »
« Je demande à ce que l'on me l'explique très clairement, poursuit Felix Beppo. Comment est-il possible que des exclus aient pu déposer leur candidature, que l'on ait pu les instruire et en dernier ressort qu'on ait pu les choisir ? Si on voulait les réintégrer, il fallait les réintégrer avant le dépôt des candidatures. Si on les avait intégré avant, si ils avaient pu concourir comme tous les autres, il n'y aurait pas eu de tutelle et tous les militants auraient pu s'exprimer sur la liste par leur vote. Qu'a-t-on voulu faire ? Comment le Parti peut décider d'investir des gens qui sont exclus ? Moi, en tant que militant socialiste qui paye mes cotisations, qui va aux réunions, etc., je suis moins bien traité que quelqu'un qui est exclu ? »
« Là où l'usurpation est totale, conclut Felix Beppo, c'est que l'on est en train de dire que les gens sont réintégrés grâce à ceux qui les ont fait exclure ! Parce que ceux qui les ont fait exclure (Hélène Mandroux, Christian Assaf, André Vezinhet) ce sont des gens qui ont présenté et poussé la liste [d'Hélène Mandroux, à l'élection régionale, Ndlr] contre Frêche. Donc, on est en train de nous dire qu'après avoir exclu les gens, on les réintègre à la faveur d'une consultation pas régulière sur des investitures aux législatives... Est-ce que tout cela n'était pas organisé pour qu'on ne puisse pas demander l'avis des militants ? Je me demande si tout cela n'a pas été fait pour éviter d'avoir à consulter les militants... J'ai toujours pensé et je pense toujours qu'il ne faut pas avoir peur du vote des militants en démocratie. Quand on a peur des votes, c'est qu'on prépare des mauvais coups et ce n'est pas très joli... J'ai l'impression que sur ce coup-là, on a soutenu des gens qui n'auraient pas été retenus par le vote des militants ! »
Christophe Moralès : « Je reste disponible »
« Je prends acte de la décision du Bureau National du Parti Socialiste concernant l’investiture des candidats pour les législatives 2012 dans l’Hérault, a pour sa part indiqué Christophe Moralès, dans un communiqué de presse. Sur la première circonscription de l’Hérault, le PS a retenu ma candidature dans le cas où les accords sur les répartitions des circonscriptions avec EELV étaient défaits. Si cette accord avec EELV est nécessaire pour assurer la victoire à la présidentielle de François Hollande, alors je m’incline. La victoire de la gauche et la constitution d’un groupe parlementaire socialiste majoritaire est essentielle pour l’avenir de la France et de ses habitants. Je reste néanmoins disponible sur la première circonscription et je remercie les centaines de militants et citoyens qui soutenaient ma candidature ».
N.E
(1). « L’ensemble des élus est réintégré, souligne le texte. En cas de contentieux, la réintégration sera effective au terme de ce contentieux. » Une seule personne est concernée par ce terme de « contentieux » : il s'agit de Robert Navarro, ex-responsable de la fédération PS de l'Hérault, visé par une plainte contre X déposée par Solférino pour « abus de confiance ».
(2). Voici la liste des candidats du PS aux législatives de l'Hérault. Une liste négociée à Solférino par Alain Fontanel (responsable de la tutelle de la fédération héraultaise du PS) et ratifiée par les cinq grands élus que sont André Vézinhet (président du Conseil général de l'Hérault), Hélène Mandroux (maire de Montpellier), Jean-Pierre Moure (président de Montpellier Agglomération), Christian Bourquin (président du Conseil régional et sénateur) et Pierre Bouldoire (président de Thau Agglo). 1ère circonscription : Christophe Moralès (si l'accord avec EELV ne prend pas effet). 2ème circonscription : Anne-Yvonne Le Dain. 3ème circonscription : Fanny Dombre-Coste. 4ème circonscription : Frédéric Roig. 5ème circonscription : Kleber Mesquida. 6ème circonscription : Dolorès Roqué. 7ème circonscription : Sébastien Denaja. 8ème circonscription : Christian Assaf. 9ème circonscription : Patrick Vignal.