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Didier Raoult se reconvertit dans la cosmétologie et lance Magnifiscience

Rebondissement inattendu pour le professeur marseillais : interdit d'exercer la médecine depuis septembre 2024, Didier Raoult se lance dans l'industrie cosmétique avec Magnifiscience, une start-up proposant des crèmes anti-âge à base de cellules souches végétales. Une reconversion qui suscite autant de curiosité que de scepticisme dans le monde médical et scientifique.

L'ancien directeur de l'IHU Méditerranée Infection n'a pas dit son dernier mot. Quelques mois après avoir été radié de l'Ordre des médecins pour ses prises de position controversées sur l'hydroxychloroquine durant la pandémie de Covid-19, Didier Raoult opère une reconversion spectaculaire dans le domaine de la cosmétologie. Sa nouvelle entreprise, Magnifiscience, commercialise depuis peu deux produits phares : les crèmes de jour et de nuit Tonitence, vendues chacune au prix de 75 euros.

Cette aventure entrepreneuriale, le professeur ne la mène pas seul. Il s'est associé à Nina Basri, présentée comme une experte en cosmétique de luxe, pour développer cette gamme de soins anti-âge. Sur le site officiel de la marque, les produits sont présentés comme le fruit d'une "révolution scientifique" combinant des actifs innovants pour lutter contre le vieillissement cutané.

La composition des crèmes Tonitence met en avant plusieurs ingrédients : des cellules souches végétales issues de la pomme Uttwiler Spätlauber, du bakuchiol présenté comme une alternative naturelle au rétinol, ainsi que des probiotiques censés agir sur le microbiote cutané. Un cocktail d'actifs qui, selon la marque, permettrait de "reprogrammer" la peau pour lui redonner sa jeunesse.

Une efficacité contestée par les experts

Dans la communauté scientifique, cette nouvelle activité du professeur Raoult est accueillie avec une certaine perplexité. Plusieurs dermatologues interrogés par la presse soulignent que les allégations marketing de Magnifiscience ne reposent sur aucune étude clinique publiée dans des revues à comité de lecture. Les cellules souches végétales, notamment, font l'objet de débats quant à leur réelle efficacité sur la peau humaine.

"Les cellules souches de pomme n'ont rien à voir avec les cellules souches humaines", rappelle un dermatologue parisien sous couvert d'anonymat. "L'utilisation de ce terme relève davantage du marketing que de la science." Une critique qui fait écho aux reproches adressés au professeur durant la crise sanitaire, où ses affirmations sur l'hydroxychloroquine avaient été qualifiées de prématurées par une large partie de la communauté médicale.

Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre ironie et indignation. Certains internautes s'amusent de voir le pourfendeur autoproclamé de Big Pharma se lancer dans la vente de cosmétiques de luxe. D'autres s'inquiètent de l'influence que le professeur pourrait encore exercer auprès de ses nombreux partisans, qui avaient massivement soutenu ses thèses durant la pandémie.

De l'IHU aux crèmes anti-rides

Ce virage entrepreneurial intervient dans un contexte difficile pour Didier Raoult. Outre son interdiction d'exercer la médecine, le professeur fait toujours l'objet d'une information judiciaire pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "tromperie aggravée" liée à ses essais cliniques sur l'hydroxychloroquine. Des accusations qu'il a toujours rejetées, se présentant comme victime d'un "acharnement" de ses détracteurs.

À 72 ans, celui qui fut l'un des microbiologistes les plus cités au monde semble déterminé à poursuivre ses activités, fût-ce dans un domaine éloigné de sa spécialité initiale. Le site de Magnifiscience met d'ailleurs en avant son expertise scientifique, sans toutefois mentionner explicitement sa radiation de l'Ordre des médecins.

Cette reconversion illustre également les multiples facettes de l'écosystème entrepreneurial marseillais, où les parcours atypiques ne sont pas rares. Reste à savoir si Magnifiscience parviendra à s'imposer sur un marché cosmétique ultra-concurrentiel, où les promesses anti-âge sont légion et les consommateurs de plus en plus avertis.

Pour l'heure, les crèmes Tonitence sont disponibles uniquement sur le site internet de la marque. Aucune information n'a été communiquée sur d'éventuels projets de distribution en pharmacie ou en parfumerie. Une discrétion commerciale qui contraste avec la médiatisation intense dont avait bénéficié le professeur durant la crise du Covid-19, lorsque ses vidéos sur YouTube atteignaient des millions de vues et que le débat public s'enflammait autour de ses traitements controversés.

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