De retour en Egypte, El Baradei se veut porteur de changement
De renommée internationale, l'ancien patron de l'agence onusienne de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradei, 67 ans, fait un retour pour le moins remarqué dans son pays d’origine, l'Égypte. Il se veut porteur de changement sur la scène politique.
Dans un entretien accordé à l'Associated Press, il n’a pas hésité à affirmer que le régime risquait de devoir être confronté à un soulèvement populaire s'il n'écoutait pas les appels au changement. EL Baradei a dit espérer créer un mouvement public pacifique pour réclamer des réformes électorales.
"Il est inévitable que le changement arrive en Égypte . Ce que je cherche à faire, c'est de précéder le point de rupture entre le gouvernement et la population", a-t-il déclaré lors d'un entretien chez lui, dans la banlieue du Caire.
"Il n'y a rien de plus puissant qu'une idée en laquelle le peuple croit", a-t-il ajouté. "Le seul pouvoir dont je dispose, c'est le pouvoir de la parole, le pouvoir des idées".
Nombreuses personnalités de la société civile voient en effet en lui ceux qui voient en lui un rival potentiel au président Hosni Moubarak lors des élections de 2011.
Depuis son retour, ElBaradei aurait rencontré plusieurs groupes d'opposition et de la société civile, et plus de 100.000 personnes ont rejoint un groupe Facebook de soutien à sa candidature à la présidentielle.
Selon AP, l'ancien directeur de l'AIEA, qui a commencé à s'allier avec d'autres dirigeants de l'opposition, a dit vouloir lancer un site Web afin de rassembler des signatures autour d'une liste de demandes à présenter au gouvernement.
Parmi les réformes réclamées, il y a notamment une modification de la constitution afin de permettre que des indépendants ou membres des nouveaux partis puissent être candidats à la présidentielle et la levée des lois d'urgence en vigueur depuis près de 30 ans.
Ses partisans voient en El Baradei le dirigeant d'opposition le plus crédible à avoir émergé ces dernières années, notamment du fait de sa stature internationale et de son éloignement de la corruption qui marque le système politique.
Depuis son arrivée aux commandes en 1981, Moubarak n'a jamais eu de vice-président et n'a jamais désigné de successeur, même si l'on estime qu'il prépare son fils Gamal à sa succession.