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Abd Al Malik, le musicien poète qui rêve de partager sa «lumière»

Photo (DR)Invité à Marseille dans le cadre des 10ème Rencontres Méditerranéennes sur le Soufisme (1), le rappeur, musicien et poète Abd Al Malik est venu évoquer son cheminement spirituel en Islam et dédicacer son dernier ouvrage « La guerre des banlieues n’aura pas lieu ».

Disons-le d’emblée, que l’on soit ou non d’accord avec ses croyances, ses principes et la façon dont il vit "sa France", Abd Al Malik ne laisse pas indifférent et force même le respect, tant ses propos semblent sincères.

Soufiste (1) passionné, il dit la satisfaction suprême dans cette voie de son « besoin de spiritualité », expliquant qu’il a «adhéré à cette vision parce qu’il avait ressenti le sentiment d’être accepté ». Un besoin né dans la douleur, dans le mal-vivre d’un jeune de cité tenté par les chemins de traverse vers la délinquance.

Pour fuir ce tourbillon diabolique, tristement courant dans ces univers de béton, il se convertit à l’Islam à l’âge de 16 ans. Mais encore fallait-il trouver le moyen de concilier cette quête d’apaisement, sévèrement encadrée par les barbus de la cité, avec l’amour de la musique.

Chemin faisant dans cette recherche, il trouva une voie qui lui permet à présent de mettre en harmonie sa foi et son âme d’artiste. «j’ai rencontré l’Islam véritable en rencontrant un maître spirituel», explique-t-il en parlant de son adhésion au Soufisme. Et Abd Al Malik en a surtout retenu l’acceptation inconditionnelle des « différences », la tolérance, et la compréhension du “grand djihad” comme une invitation à la lutte contre son propre égo, non pas comme un appel à la guerre sainte. Tout ce qui peut en fait éloigner des "fous de Dieux". Une sorte de "voie du salut", sachant les pièges tendus par l'intégrisme aux jeunes désemparés.

« Nous sommes tous issus de la même lumière ! » écrit-il sur le livre dédicacé, redisant encore avec passion combien il voudrait justement partager « cette lumière » enfin retrouvée. Une écriture hachée, dont les mots et les expressions tombent en cascade, poussent à chaque page comme un cri d’espoir et mènent vers un rêve toujours inachevé :

« La banlieue sera peut-être demain le lieu du début de la fin de la quête de tous ceux qui sont à la recherche de la paix perdue.
Ces quartiers, que l’on accuse de tous les maux qui gangrènent notre société, seront peut-être le lieu où tous viendront chercher le salut.
Et parce que le spirituel ne se traduit pas nécessairement par du religieux, alors, c’est sûr, tout le monde s’y rendra dans cette cité qui sera redevenue un peu grecque…
C’est ce à quoi je m’attelle, ce qui me met en mouvement en tant qu’homme, en tant qu’artiste et en tant que citoyen.
La guerre des banlieues n’aura pas lieu… (Insh’Allah ».

(1)Le Soufisme est un mouvement spirituel, mystique, et ascétique de l'islam, et une doctrine ésotérique apparue au VIIIe siècle  (Wikipédia)

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