La nouvelle stratégie économique de la France en direction du continent africain
Le sommet Afrique-France 2010, tenu à Nice les 31 mai et 1 juin, consacre l'établissement d' une nouvelle relation entre la France et le continent africain fondée sur les échanges économiques et le développement du monde des affaires.
Le sommet Afrique-France 2010 a été ouvert aux acteurs économiques et syndicaux français et africains. Il marque de ce fait une rupture avec la relation établie jusque-là à dominante politique dite de "Françafrique" avec les seuls pays francophones, anciennes colonies.
"Tous les pays africains sont nos amis, pas seulement les pays francophones", a insisté à plusieurs reprises le président français Nicolas Sarkozy.
La mise à contribution des acteurs économiques a donné lieu à des ateliers et tables rondes organisées en parallèle aux huis clos entre chefs d'Etats sur les questions sensibles de la gouvernance mondiale, de la sécurité et de la paix, de l' environnement et des énergies nouvelles.
Ce faisant, la France a affirmé sa volonté de donner une nouvelle impulsion à sa relation avec le continent Africain, de type partenarial, hors du seul circuit des aides traditionnelles au développement.
Les propositions du sommet Afrique-France 2010 s'inscrivent dans la logique de ce nouvel échange.
La France défend le principe de la participation de l'Afrique à la gouvernance mondiale, propose son aide pour la lutte contre le terrorisme, les trafics de drogues et le fléau de la piraterie, aide à l'apaisement des conflits internes.
La France garantit également son concours pour la promotion d' une politique énergétique en Afrique, désormais mise au premier plan en matière de lutte pour la protection de l'environnement et pour le développement des énergies nouvelles.
En contrepartie, il est attendu des pays africains une plus grande ouverture en direction des entreprises françaises dans un contexte d'affaires dynamique.
Le patronat français table sur cette transformation. La présidente du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) a évoqué "la magie africaine" en parlant des opportunités que recèle le continent.
Nombre d'observateurs estiment que c'est assurément là l'acte de naissance d'une nouvelle stratégie économique de la France confrontée à la présence concurrentielle d'autres pays sur le continent africain.
A l'appui de cette nouvelle donne proposée aux pays africains, la France met en avant la "communauté de destin et d'intérêts", y compris au nom de l'Europe.
"Sur l'échec de l'Afrique, se construit le désastre de l' Europe", à commenté le président Sarkozy dans son discours de clôture.
Le prochain sommet se tiendra vraisemblablement en Afrique, selon M. Sarkozy, le temps pour la France d'attendre le mûrissement de cette nouvelle donne proposée aux pays africains.
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