France: le dernier bilan de la tempête Xynthia s’élève à 51 morts
Nicolas Sarkozy s’est rendu lundi matin sur les zones les plus touchées par la tempête qui a balayé le nord-ouest et le centre de la France dans la nuit de samedi à dimanche. Le bilan s’est alourdi. La tempête suscite un début de polémique sur le thème de la prévention.
La Sécurité civile a annoncé que le bilan de la tempête Xynthia était désormais de 51 victimes. Il y a aussi 9 disparus, 7 en Vendée et 2 en Charente Maritime, a-t-on précisé.
Selon la même source, il y a également une trentaine de personnes dont on est sans nouvelles, des personnes qui seraient absentes ou toujours bloquées chez elles.
Le chef de l'Etat français s’est rendu dans la matinée de lundi à Aiguillon-sur-Mer (Vendée), l'un des villages les plus touchés par la tempête Xynthia avec vingt-cinq morts.
Il a annoncé le déblocage 3 millions d'euros « pour faire face aux dépenses des victimes », ainsi que la signature dès mardi de l’arrêté de catastrophe naturelle qui ouvre la voie aux procédures d’indemnisation des sinistrés.
M. Sarkozy a également dit avoir demandé une mission d'inspection au ministère de l'Intérieur et aux services de l'Equipement qui rendra «un rapport dans les dix jours pour comprendre ce qui s'est passé ».
De l’avis de plusieurs personnalités officielles, la catastrophe est le résultat de la conjonction exceptionnelle de trois phénomènes : des vents très violents allant jusqu'à 160 km/h, des marées très fortes et une dépression qui a accentué encore la montée des eaux.
Mais de nombreuses autres voix désignent d'autres causes probables, notamment la solidité des ouvrages de protection face à la mer et de l’urbanisation dans des zones à risques.
« Il y a des zones où on ne peut absolument pas construire », a commenté sur i-TELE, Chantal Jouanno, Secrétaire d'État chargée de l'Écologie. « Il ne faut pas construire dans des zones qui sont derrière des digues, surtout quand elles sont encaissées entre une voie ferrée et une digue", a-t-elle ajouté.
Depuis 1999, 100.000 logements ont été construits en zone inondable sur l'ensemble de la France, selon la ministre. « La France en compte près de 10.000 km dont 1.000 à risque », a-t-elle indiqué.
Le président de la République en déplacement dans les zones sinistrées lundi a d’ailleurs annoncé un « un plan d'urgence et de consolidation des digues ».
Les habitants sinistrés s’interrogent enfin sur les mesures de prévention, se demandant pourquoi les zones côtières submergées n'ont pas été évacuées, après l'alerte rouge déclenchée samedi après-midi vers 16h15 sur quatre départements.
Outre les rupture de courant sur près d’un million de foyers, environ 170.000 clients de France Télécom auraient été privés de ligne téléphonique suite à la tempête.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a promis son soutien aux pays les plus touchés par le passage de la tempête Xynthia qui balaye l'Europe depuis samedi, à commencer par la France.