France :les causes des cinq pannes d'Eurostar
Rendu public vendredi, le rapport de la « commission d’enquête indépendante » révèle que le manque de préparation technique aux intempéries du transporteur Eurostar, filiale de la Société Nationale de Chemin de Fer (SNCF), est la cause essentielle des incidents survenus dans la nuit du 18 au 19 décembre où plus de 2 000 personnes s’étaient retrouvées bloquées pendant près de seize heures.
Selon ce rapport, « Eurostar ne disposait pas d’un plan préparé à l’avance et a dû improviser» et «son système d’information de ses clients était gravement déficient ».
Les experts ont notamment établi qu’Eurostar n’avait pas pris la précaution de protéger ses locomotives. La neige s’est alors facilement propagée dans les circuits électriques, immobilisant les moteurs les uns après les autres. Ce procédé dénommé « winterisation » est monté en série dans de nombreux pays confrontés au grand froid.
« Nous avons protégé les rames, comme tous les ans, dès octobre. Mais la qualité de la neige en décembre était telle que la protection de notre matériel électronique s’est avérée insuffisante », justifient de leur côté les responsables d’Eurostar.
Le rapport pointe également l’insuffisance des mesures préventives destinées à secourir les passagers en cas d’urgence, notamment le manque de préparation du personnel et l’absence d’information de la clientèle.
« Nous recommandons que le personnel de bord reçoivent une formation à la gestion du stress similaire à celle des personnels des compagnies aériennes » de sorte à pouvoir « informer les passagers », écrivent les deux experts constituant la commission d’enquête, qui préconisent également la mise en place d’une « cellule de crise ».
Les mêmes experts recommandent à l’opérateur Eurotunnel, cette fois, de prévoir plus que les deux dépanneuses actuellement en fonction et d’augmenter le nombre de lampes-torches utilisées en cas de panne d’électricité à l’intérieur des Eurostar.
Dans la nuit du 18 au 19 décembre, cinq Eurostar étaient bloqués dans le tunnel sous la Manche. Plus de 2.000 personnes, coincées sans eau, nourriture ou information, avaient mis jusqu'à seize heures pour arriver à bon port.
De part et d’autre du tunnel sous la Manche, des dizaines de milliers de passagers avaient été victimes de l’arrêt du trafic pendant plusieurs jours.
Eurostar avait créé quelques jours après une « commission d'enquête indépendante » charger de déterminer les causes précises de ces incidents et d’émettre des recommandations.