Opérations « coup de poing » dans des quartiers de Marseille
La police a mené des opérations « coup de poing » lundi soir sur les quartiers nord et le centre de la deuxième ville de France, située dans le sud, où un adolescent de 16 ans a été tué vendredi 19 novembre et un autre de 11 ans grièvement blessé, lors d’une expédition punitive liée vraisemblablement au trafic de drogue, apprend-on mardi de source policière.
Selon la même source, un fusil de type kalachnikov a été saisi dans le coffre d'un 4x4 immatriculé au Luxembourg. La police a également mis la main sur des armes blanches et des stupéfiants.
Selon Hugues Parant, préfet des Bouches-du-Rhône, « il s'agit d'opérations pérennes, c'est-à-dire d'opérations multiples qui s'inscrivent dans le temps ».
Venu dimanche à Marseille, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait annoncé des renforts de police et l’intensification du contrôle pour lutter contre le trafic d'armes et de drogue dans la cité phocéenne.
Les syndicats de police ont réagi à l’annonce de ces mesures. Satisfaits, ils n’en expriment pas moins quelques réserves.
« Depuis 2008, il manque 250 policiers du fait des réductions de crédits alors on ne peut être que réjoui des annonces du ministre, c'est-à-dire des 150 CRS et des 117 adjoints de sécurité (ADS) qui vont apporter de l'oxygène aux équipes mais pour combien de temps? », s'est interrogé Diego Martinez, secrétaire départemental du syndicat Unité Police.
« Pour nous il ne s'agit que de mesures d'appoint qui nous laissent dubitatifs, nous voulons des effectifs fidélisés », a-t-il ajouté, jugeant « qu'une véritable politique de recrutement » était indispensable.
S’agissant du mineur de 11 ans grièvement blessé vendredi, il ne serait pas « impliqué dans un quelconque trafic », selon le procureur général de Marseille. « On l'avait présenté comme un éventuel guetteur, on n'a rien qui permette de le dire. Il venait chez sa tante avec un sandwich à la main, il n'habite pas dans le quartier. Il est toujours dans un état physique difficile, il ne peut pas être entendu pour l'instant ».
Depuis le mois de janvier 2009, 26 règlements de comptes ont été recensés dans l'agglomération marseillaise, faisant 19 morts et 16 blessés.