Visite du Premier ministre Turc en France : l’adhésion à l’Europe en toile de fond
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est en visite officielle, mardi 6 et mercredi 7 avril, en France. C'est la première fois qu’il est accueilli à Paris depuis l’ouverture, en 2004, des négociations d'adhésion de la Turquie à l’Europe. En 2008, il avait assisté au lancement de l'Union pour la Méditerranée.
Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer les quatre plus hauts personnages de l'Etat Français. Il assiste mardi soir à Versailles à la cérémonie de clôture de l’année de la Turquie en France en compagnie de Gérard Larcher, président du Sénat, et aura un déjeuner de travail à l'Elysée, mercredi.
C’est à n’en point douter le processus d'adhésion à l'UE, toile de fond de la visite, qui sera une nouvelle fois le principal sujet de mésentente entre Mr Erdogan et Nicolas Sarkozy.
« La Turquie est un grand pays. Nous ne voulons pas être un fardeau pour l'UE, nous voulons prendre une partie de son fardeau», a déclaré, lundi, le Premier ministre Turc. « Nous faisons notre devoir, et comptons adhérer à l'UE tôt ou tard. »
« Nous sommes favorables au lien le plus fort entre la Turquie et l'Europe, mais sommes opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne», avait affirmé de son côté M Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, en août dernier à Paris.
Sur ce thème, les négociations sont au point mort. Seuls 12 des 35 chapitres des pourparlers d'adhésion ont pu être ouverts. Le blocage est notamment lié à l’état des relations entre Turquie et Chypre.
Au chapitre des bonnes relations Franco-turques, figurent en revanche l'aide apportée par Paris à Ankara dans sa lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par l'Union européenne.
La justice française a démantelé récemment un réseau de membres présumés du PKK, soupçonnés de trafics pour financer la guérilla.
Le Quai d’Orsay a enfin affirmé vendredi dans un communiqué que cette visite permettrait de mettre en route de nouveaux projets bilatéraux notamment en matière de transports et d’énergie.
Selon le même communiqué, les discussions porteront également sur l’Afghanistan, le Moyen-Orient et le nucléaire Iranien. La Turquie étant membre de l'OTAN, du G20 et du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Quai d’Orsay a par ailleurs réaffirmé que l’objectif principal de la France reste la normalisation des rapports entre la Turquie et l’Arménie