France : Nicolas Sarkozy durcit le ton sur la sécurité et l’immigration.
En déplacement sur la ville de Grenoble vendredi (sud est) dont un quartier fut récemment secoué par des affrontements entre jeunes et policiers, le président français a annoncé des mesures choc de lutte contre la grande délinquance.
Nicolas Sarkozy est arrivé à Grenoble en fin de matinée avec à son programme, l’installation du nouveau préfet de l’Isère Eric Le Douaron, un ancien policier.
Nicolas Sarkozy a ordonné à Eric le Douaron de « faire tout le nécessaire pour renvoyer les clandestins chez eux ».
Le président de la République a annoncé à cette occasion un plan de mesures choc, dont le retrait de la nationalité pour toute personne d’origine étrangère ayant porté atteinte à la vie d’un policier.
« Il ne faut pas que nous hésitions à réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française », a dit Nicolas Sarkozy.
Selon lui, « La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique. »
L'obtention de la nationalité pour les mineurs délinquants ne sera plus « automatique », a ajouté Sarkozy.
Le chef de l’État Français qui se déclare en situation de « guerre nationale » contre les délinquants prévoit également « L’instauration d’une peine de prison incompressible de 30 ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes ».
A partir du 7 septembre, le principe des peines planchers, Aujourd’hui réservé aux multirécidivistes, sera par ailleurs étendu à toutes les formes de violences aggravées.
Michel Destot député-maire socialiste de Grenoble a qualifié le discours de Nicolas Sarkozy de «dangereux amalgame entre délinquance et immigration ».
« C'est un appel du pied à un électorat très précis (Front National, extrême droite, ndlr) qui lui a permis de remporter les dernières élections », a commenté Jérôme Safar, le premier adjoint chargé de la sécurité.
« A chaque fois que l’on essaye de flirter avec le Front National, c’est ce dernier qui en sort gagnant. Il est grand temps de trouver de la sérénité, et de reprendre les choses de façon plus cohérente », a commenté MaryLise Lebranchu, ministre socialiste de la Justice (2000 à 2002).
« La xénophobie de Sarkozy menace le démocratie », a jugé la Ligue des droits de l’Homme dans un communiqué.
Deux semaines après les violences qui ont eu lieu à Grenoble et à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), le président Sarkozy fait le choix de monter d’un cran dans la politique de répression.
Selon les observateurs, cette offensive a lieu alors qu’il est mis en cause sur l'efficacité de sa politique de sécurité.