France : Nicolas Sarkozy s’exprime au lendemain de la défaite de la droite aux élections régionales
Le chef de l’Etat Français s’est exprimé mercredi, après le conseil des ministres, dans une allocution très attendue d’une quinzaine de minutes, la première depuis les élections régionales et le remaniement.
Nicolas Sarkozy a d’emblée annoncé qu’il n’envisageait pas de changer de cap et que les réformes engagées allaient se poursuivre.
« Vous m’avez élu depuis 3 ans (...) Beaucoup de réformes ont été mises en œuvre (…) La crise a empêché de voir les effets positifs de tout ce qui a été accompli. Rien ne serait pire que de changer le cap du tout au tout en cédant à l‘agitation propre aux périodes électorales », a-t-il déclaré.
S’agissant de l’agriculture, secteur particulièrement en difficulté, le président a assuré qu'il était prêt à prendre le risque d’une «crise en Europe» pour défendre la politique agricole commune de l'Union européenne (UE).
« Je ne laisserai pas mourir notre agriculture alors que la question de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire est devenue cruciale », a-t-il promis.
La question sensible du financement des retraites a été également abordée. Le chef de l’Etat a garanti aux Français qu’il « ne passera pas en force ». Selon lui « le temps qu’il faut sera donné à la discussion avec les partenaires sociaux. Avant 6 mois les mesures nécessaires et justes auront été adoptées ».
Gouvernement et syndicats doivent négocier l’avenir des conditions de départ à la retraire : allongement de la durée de la cotisation nécessaire au-delà de 41 ans ou relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite, qui est actuellement de 60 ans.
S’agissant de la taxe carbone, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il subordonnait désormais sa mise en place à la création d'un tel dispositif aux frontières de l'Union européenne. Ceci, tout en confirmant son choix « pour une fiscalité écologique ».
Le chef de l’Etat français a, par ailleurs, tranché sur la question du voile intégral (burqa), invitant le gouvernement à proposer un projet de loi pour son interdiction.
Au sujet de la sécurité enfin, Nicolas Sarkozy s’est montré ferme, affirmant qu’il est décidé à s’engager « personnellement dans la lute contre cette violence (dans les stades, les transports et les établissements scolaires) devenue intolérable ».
Les observateurs estiment qu’à travers cette allocution prononcée au lendemain des élections régionales, Nicolas Sarkozy s’est adressé tout particulièrement à l’électorat de droite qui s’est semble-t-il largement démobilisé.
Au niveau national, ses candidats (dont 8 ministres) n'ont recueilli que 35,37 % des voix, loin derrière le Parti socialiste et ses alliés, qui ont obtenu 53,79 % des suffrages.