France : un exécutif en fin de course confronté à un mouvement social persistant
Tandis que le Sénat et l’Assemblée s’accordent sur la mouture finale du texte de loi qui devrait être définitivement adoptée mercredi 27 octobre, le mouvement social ne semble pas faiblir, loin s’en faut. Les étudiants seront mardi dans la rue. Les syndicats mobilisent pour la septième fois jeudi 27 octobre.
Sept des douze raffineries que compte la France sont toujours à l’arrêt. Les autres devaient se prononcer par vote dans la journée de lundi sur la poursuite du mouvement, qui dure depuis le 12 octobre.
La pénurie de carburant persiste, malgré les assurances données par le gouvernement. Une station sur quatre est à sec et la situation n’est pas près de s’améliorer, sachant que les chauffeurs de camions-citernes étaient au repos dimanche. L’absence de produits raffinés sur le territoire est compensée par des importations qui provoquent par ailleurs des hausses du prix des carburants à la pompe.
Sarkozy au plus bas dans les sondages
A Marseille, ville à la pointe du mouvement, la situation a plutôt tendance à se compliquer. Suite à la réquisition préfectorale, à compter de lundi 25 octobre, une partie des éboueurs est à son poste de travail, mais les deux principaux centres de traitement des ordures restent toujours bloqués. Quelque 600 dockers et agents portuaires ont par ailleurs bloqué lundi le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer dès 5 heures du matin, tandis que le nombre de bateaux en attente dans la rade du port ne cesse d’augmenter en raison de la poursuite de la grève.
Entre temps, Nicolas Sarkozy dégringole dans les sondages à seulement 29 % d'opinions favorables en octobre, selon l'IFOP. Le ras-le-bol est en effet très perceptible dans la population, comme en témoignent les nombreux propos diffusés sur les ondes des radios.
Hormis les militants et sympathisants de l’UMP, parti du président, le reste des Français, toutes couches et catégories sociales confondues, partagent à l’évidence un sentiment d’exaspération devant cette situation de crise. Malgré les nombreux désagréments, l’opinion ne se montre toujours pas hostile aux syndicats et aux grévistes comme l’escomptaient l’Elysée et Matignon.
Le président et son Premier ministre donnent en revanche aux français l’image d’un couple complètement déstabilisé, désordonné et affaibli. Le remaniement ministériel est sûrement à présent la seule porte de sortie pour Nicolas Sarkozy contraint désormais à se «reconstruire» pour prendre la route en direction des présidentielles de 2012.