France : le Sénat vote la loi sur les retraites. La réquisition d’une raffinerie annulée par le tribunal
Le texte qui recule l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans a été adopté par 177 voix contre 153. Le groupe UMP a évidement voté pour ainsi qu’une grande partie du groupe de l'Union centriste (UC). L’opposition de gauche a voté contre.
Une commission mixte paritaire (Sénat/Assemblée) devrait accoucher en début de semaine d’un texte définitif dont l’adoption finale par les deux assemblées aura lieu entre mardi et jeudi.
Dans un communiqué diffusé vendredi, Martine Aubry, Première secrétaire du Parti Socialiste, a dénoncé "un débat tronqué, marqué par la volonté du gouvernement et du Président de la République de museler l’opposition".
L’adoption du projet de loi était prévisible, mais la contestation conte la réforme n’a pas faibli pour autant. L’intersyndicale a programmé jeudi deux nouvelles journées d’action les 28 octobre et 6 novembre.
Par ailleurs, La préfecture de Seine-et-Marne a ordonné la réquisition de la raffinerie de Grandpuits, vendredi matin. Celle-ci était jusque-là bloquée par des grévistes. Ceux-ci qui avaient décidé de "faire opposition de façon juridique" ont finalement eu gain de cause. Le tribunal de Melun a annulé vendredi soir la réquisition.
« C’est un message très fort à l'adresse du président de la République ! » a commenté le bresponsable CGT du collectif.
Les jeunes à nouveau dans la rue
Dans la banlieue nord de Toulouse (Haute-Garonne), quelque deux cents manifestants qui voulaient bloquer le dépôt de carburant Total de Lespinasse ont été repoussés dans la nuit par les forces de l'ordre à l'aide de gaz lacrymogènes.
Le dépôt de carburant de Coignières (Yvelines) a été bloqué pendant trois heures et demie vendredi matin par une cinquantaine de militants de SUD et FO, avant que la police ne les délogent, sans heurts. A Donges (Loire-Atlantique), les salariés de la raffinerie Total ont reconduit la grève jusqu'au vendredi 29 octobre, une décision prise en assemblée générale.
Un retour à la normale dans les stations-service "prendra encore plusieurs jours", a indiqué vendredi François Fillon, mais aucun rationnement général n'est à l'ordre du jour.
Entre "20 et 21 %" des stations sont à sec, avait affirmé le ministre de l'énergie, Jean-Louis Borloo, en évoquant une "lente amélioration".
Selon l'UNEF, dix universités étaient "totalement ou partiellement bloquées" vendredi. Le ministère de l'éducation nationale a dénombré 185 lycées perturbés, contre 312 jeudi et la FIDL 600 contre 1 300 jeudi. Les jeunes sont appelés à une nouvelle journée d’action mardi prochain, avec des rassemblements et des sit-in, pour montrer que la mobilisation se poursuit pendant les vacances de la Toussaint.
A Marseille-Fos, 71 navires et 4 péniches sont restés bloqués. Dans la rade de Fos, 17 navires sont encore en attente. La CGT des ports et docks, très majoritaire dans le secteur, a de nouveau appelé vendredi les travailleurs portuaires à cesser le travail samedi et dimanche.
S’agissant du trafic TGV, plus de huit trains sur dix circulaient vendredi, les perturbations sur les réseaux TER, Transilien et Corail restant au même niveau avec plus d'un train sur deux assuré.
Environ 800 manifestants ont envahi la gare de Bordeaux, selon la police qui les a empêchés de descendre sur les voies. Environ 300 autres ont bloqué celle de La Rochelle. Blocage des voies aussi à Montauban et Cuers (Var).
Dans le secteur de la distribution, environ 300 manifestants ont bloqué l'entrepôt de produits frais des Super U à Ifs (Calvados), alimentant les magasins du Nord, d'Ile-de-France et de Normandie.
Les CRS ont repoussé 500 personnes bloquant une plate-forme logistique à Cournon d'Auvergne, qui alimente les magasins Auchan, Attac et Simply Market. A Ruffec (Charente), une centaine de salariés de Scachap, centrale d'achats Leclerc, ont ralenti l'activité.
Dans le secteur du ramassage des déchets ménagers, les éboueurs de Toulouse ont décidé de prolonger jusqu'à lundi leur grève, en bloquant les 5 dépôts et un centre de tri sélectif. A Marseille, ils ont organisé une opération escargot en pleine ville.
Les éboueurs étaient également en grève à Nantes, Angers, Belfort, Pau, Agen, dans l'Ariège et Puy-de-Dôme selon la CGT. A Paris, l'usine Tiru de traitement des ordures était toujours occupée. La CGT signale aussi des perturbations dans les cantines scolaires à Limoges, Evreux et Marseille.