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Nicolas Sarkozy vide son sac sur France 2

Photo France 2Le président français s’est longuement exprimé mardi soir sur France 2, 48h après la constitution du nouveau gouvernement de François Fillon reconduit comme premier ministre.

Interrogé en direct par trois journalistes, le chef de l’Etat français est revenu sur les thèmes qui font l’actualité politique et sociale et en premier lieu le remaniement ministériel. Sur ce point, Nicolas Sarkozy a notamment justifié le traitement de l’immigration par le ministère de l’Intérieur et l’abandon de l’appellation « identité nationale ».

« J'ai renoncé à l'identité nationale comme mots parce que cela suscite des malentendus, mais sur le fond je n'y renonce pas », a-t-il dit, estimant que « seul le ministre de l'Intérieur a les moyens de réguler les flux migratoires ». Non sans reconnaître que « Le système d'intégration français est en panne ». S’agissant du nouveau remaniement de façon globale, le président s’est défendu d’avoir constitué un « gouvernement partisan », faisant allusion aux commentaires qui relèvent l'éviction des ministres dits "de l'ouverture" et de plusieurs ministres centristes.

A propos de la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy a évoqué sans surprise « l’intérêt général », assurant que « le régime sera excédentaire jusqu'en 2020 ». Face à la contestation sociale et à son impopularité croissante, le président a insisté sur son « devoir ». « C'est normal qu'en période de crise, et nous avons connu une crise, c'est normal que le président, qui est responsable, soit celui qui porte la colère, l'inquiétude, la mauvaise humeur (...) Quand on est président, on doit faire son devoir », a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a enfin affirmé sa volonté d’ouvrir le grand chantier de la dépendance, annonçant qu’il envisageait de lancer une « grande consultation », durant six mois, devant déboucher sur des «décisions à l'été 2011 » et une loi à l'automne. « Nous allons organiser une grande consultation qui va durer six mois avec les conseils généraux, qui sont une partie des financeurs de l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie, ndlr), avec les associations de personnes âgées, avec les forces syndicales, pour voir comment nous pouvons faire face au déficit de financement qui est colossal », a-t-il déclaré.

Au plan fiscal, le président s’est dit implicitement favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l’ISF, en évoquant la création à leur place d’un nouvel impôt sur les revenus et plus-values du patrimoine, dans le cadre d’une réforme de la fiscalité en juin 2011. Mais il a réaffirmé qu’il n’y aurait pas d’augmentation générale des impôts.

Au lendemain d’un remaniement ministériel annoncé depuis belle lurette, les Français étaient sans doute en droit d’attendre du président une feuille de route au gouvernement en rapport avec leurs préoccupations de l’heure : le chômage des jeunes, l’extension de la pauvreté, les difficultés de logement, la stagnation des salaires, les restrictions drastiques dans les services publics, les secteurs de la santé et de l’éducation, notamment. Que nenni ! Fidèle à sa démarche habituelle, Nicolas Sarkozy a surtout beaucoup parlé de lui, il a tout bonnement vidé son sac et défendu mordicus le bien fondé de sa politique.

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