Remaniement ministériel en France : la droite en ordre de bataille pour les présidentielles de 2012
L’Elysée a annoncé dimanche 14 octobre en soirée la composition du nouveau gouvernement de François Fillon, reconduit la veille dans ses fonctions de Premier ministre par le président Sarkozy. L’arrivée d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien ministre de Jacques Chirac (95-97) et le départ de Jean-Louis Borloo, ex-ministre de l’Environnement, constituent les changements notables de cette recomposition.
La constitution de la nouvelle équipe gouvernementale française s’appuie sur un noyau dur de la majorité présidentielle et de fidèles de Nicolas Sarkozy, elle met fin à l’ouverture et s’inscrit dans la continuité sur la dernière ligne droite vers les présidentielles de 2012.
Alain Juppé, « poids lourd » de la majorité se place en deuxième position dans le gouvernement en qualité de Ministre d’Etat, immédiatement suivi de Michelle Alliot-Marie devenue, ex garde des sceaux devenu ministre des Affaires étrangères.
Les ministres restants sont en charge de départements aux missions élargies, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, de Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, désormais également chargé de l’immigration, de Christine Lagarde, ministre de l’Economie et de l’Industrie, de François Baroin, ministre du budget et porte-parole du gouvernement et de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Les ministres dits « de l’ouverture », Fadéla Amara et Rama Yade, ont quitté le gouvernement. Trois centristes y font toutefois leur entrée : Michel Mercier, ministre de la Justice et des libertés, Maurice Leroy, ministre de la Ville et Philippe Richert, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer.
Le départ de Jean-Louis Borloo, ministre de l’Environnement, positionné au centre, constitue l’autre fait marquant de la recomposition. L’ex-ministre était prétendant au poste de premier ministre. Il aurait renoncé aux postes importants des Affaires étrangères et de la Justice. Il pourrait désormais envisager de se lancer dans la course aux présidentielles à la tête de la famille centriste.
La recomposition gouvernementale consacre François Fillon homme fort dans le camp de la majorité présidentielle. La popularité de ce dernier n’a cessé de se renforcer chez des parlementaires, il bénéficie d’une opinion plutôt positive auprès des français favorables à la droite.
Le départ de François Fillon était une hypothèse difficilement envisageable par Nicolas Sarkozy soucieux de consolider le rassemblement de la droite et d’envoyer des signaux rassurants à son électorat. A moins deux années de la fin de son quinquennat, le président français se donne les moyens d’un nouveau souffle dans la continuité. La droite est en ordre de bataille sur la dernière ligne droite vers les présidentielle de 2012.