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France : mesure disciplinaire à l’encontre d’un enseignant anti-avortement

Photo: DRUn enseignant d’histoire-géographie dans un lycée de Manosque (Alpes des Hautes-Provence) qui avait diffusé à ses élèves de deux classes de seconde des vidéos anti-avortement a été suspendu de ses fonctions sur demande du ministre de l’Education, apprend-on jeudi auprès de l’académie d’Aix-Marseille.

Selon des sources proches de l’établissement, la vidéo en question, diffusée en classe à la mi-octobre, montrait des fœtus brûlés et amputés. L’enseignant aurait également diffusé auprès de ses élèves un tract condamnant la loi Veil (du nom de la ministre auteure du texte) qui a légalisé l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

« J'ai demandé au recteur de l'académie d'Aix-Marseille de suspendre le professeur à titre conservatoire, une procédure disciplinaire va être engagée à son encontre, parce que ce qui s'est passé dans ce lycée de Manosque est absolument inacceptable", a commenté sur la radio RTL, Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale.

« Ce qui me choque c'est que les professeurs sont tenus à un principe de neutralité, de respect de la personne, et l'enseignant, même si c'est dans le cas d'éducation civique, qui fait l'objet de débats entre les élèves, et entre les élèves et l'enseignant, l'enseignant doit toujours veiller à ne jamais heurter la sensibilité et les convictions des jeunes », a-t-il ajouté

Les parents ont réagi de leur côté à la décision du ministre, rappelant notamment que l’administration n’avait pas donné suite à leurs mises en garde. « Je suis soulagée mais surtout consternée que rien n'ait été fait avant. Ma fille a vu cette vidéo l'année dernière. Elle était en première. Le 18 avril dernier, j'ai alors écrit à l'inspection d'académie pour l'informer que ce professeur tenait des propos totalement inobjectif et inadmissibles dans un établissement laïc », a déclaré une parente d’élève citée par la presse locale.

D’aucuns parmi les parents estiment toutefois que la mesure est surdimensionnée. « Ma fille est très contente de cet enseignant au point qu'elle a mis en place une pétition pour le garder en poste. Ne souhaitant pas que ses élèves aient des ennuis, le professeur leur aurait même demandé de ne pas signer de leur nom mais d'une simple croix », rapporte une autre parente d’élève.

L'enseignant est interdit d'exercer pour une durée de quatre mois, le temps de compléter l'enquête en cours et d'engager une procédure disciplinaire, précise l’Académie d’Aix-Marseille.


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