Beyrouth : des centaines de milliers pour un hommage à Rafic Hariri
Le 4ème anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri, qui fut Premier ministre, a suscité un rassemblement de centaine de milliers de citoyens sous haute surveillance de l’armée et des forces de sécurité intérieure, dans une ambiance festive mêlant slogans politiques, danses populaires et chants patriotiques.
Premier ministre sous la tutelle syrienne devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005, avec 22 autres personnes, dans un attentat à la camionnette piégée au cœur de Beyrouth.
Cette commémoration intervient deux semaines avant l'ouverture du tribunal international chargé de juger les futurs inculpés dans l'assassinat de Rafic Hariri et à quelques mois des élections législatives.
"L'heure de la vérité et de la justice a sonné et la vérité frappera aux portes de tous ceux qui ont participé à la série de crimes qui s'est abattue sur le Liban", a lancé à la foule Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné.
Le rassemblement s’est inévitablement transformé en moment privilégié de campagne électorale. « Des centaines de minibus et de voitures en provenance de différentes régions se sont rendus au centre-ville, avec à bord des partisans portant des photos de candidats aux législatives du 7 juin » rapporte les correspondants de l’AFP. Aussi, les dirigeants de la majorité ont-ils appelé dans leurs discours à voter en faveur de leur camp.
"Le 7 juin sera notre rendez-vous avec la décision libre, la voix libre, la patrie libre", a affirmé M. Hariri, appelant à l'envoi d'observateurs arabes et internationaux.
"Les prochaines élections seront un choix entre notre camp qui veut la liberté, la souveraineté et l'indépendance et l'autre camp qui veut le retour de la tutelle", a affirmé l'ex-président de la République Amine Gemayel, en référence au contrôle exercé par la Syrie pendant 29 ans.
Le Tribunal spécial pour le Liban, dont les travaux doivent commencer le 1er mars dans une banlieue de La Haye, a reçu le plein soutien du président américain Barack Obama.
Dans un message diffusé lors du rassemblement, l'ancien président français Jacques Chirac, ami personnel du dirigeant assassiné, a exprimé son "estime", son "amitié" et son "respect" "pour tout ce qu'il (Rafic Hariri) incarnait", rapporte l’AFP.
Accusée d’avoir commandité l’assassinat de Hariri, Damas nie toute implication.