Liban : le pays pourrait enfin élire un chef de l’État, une fonction vacante depuis deux ans
Par red avec agencesPublié le
Le Parlement libanais se réunit Ce jeudi 9 janvier, après une longue vacance présidentielle de plus de deux ans, avec pour objectif d'élire un nouveau président de la République. Cette rencontre pourrait mettre fin à cette période d'instabilité après le terme du mandat de Michel Aoun en octobre 2022.
Le candidat favori est le chef de l’armée, le général Joseph Aoun (photo). Il bénéficie d'un vaste soutien international, notamment de la part des États-Unis et de l’Arabie saoudite, qui détiennent une influence notable sur la politique libanaise.
Les derniers jours ont vu tomber l'un après l'autre les obstacles qui auraient pu entraver le succès de cette séance électorale. Le quorum, fixé à 86 députés sur les 128 du Parlement, sera aisément atteint. Si le général Aoun n'obtient pas la majorité des deux tiers dès le premier tour, il pourra compter sur les 65 voix nécessaires lors des séances suivantes.
Même si Joseph Aoun n’est pas officiellement candidat, il a su rallier à sa cause de nombreux soutiens, le dernier étant celui de l'ex-ministre et député Sleimane Frangié, jusqu'ici soutenu par le Hezbollah.
Un blocage institutionnel récurrent
Le chef de l'armée peut également s'appuyer sur le soutien du bloc parlementaire dirigé par le leader druze Walid Joumblatt ainsi que sur les votes de nombreux députés sunnites. En outre, une partie de l'opposition, emmenée par le parti chrétien des Forces libanaises, a également apporté son soutien à Joseph Aoun.
La complexité de la situation politique au Liban réside dans un blocage institutionnel récurrent au fil des décennies, causé par les tensions entre les différents blocs politiques. La tradition confère à certaines confessions religieuses des rôles politiques clés : avec un président maronite, un Premier ministre sunnite et un président du Parlement chiite.
Le Hezbollah, puissant acteur sur la scène politique libanaise, a longtemps appuyé la candidature du chrétien Sleimane Frangié, en raison de ses liens avec Bachar el-Assad, l’ancien dirigeant syrien. En manquant sciemment les séances de vote, le Hezbollah et ses alliés ont réussi à empêcher tout quorum, paralysant ainsi le processus d'élection.
La dernière tentative d'élire un président remonte au 14 juin 2023; cependant, le recul du Hezbollah sur divers fronts a créé une dynamique nouvelle, offrant une chance de résoudre la crise institutionnelle persistante au Liban.